Un réveil difficile

Un soleil était passé, puis deux, puis trois… Le temps ne comptait plus pour Cain. Il était de nouveau retourné dans son mande sans personne pour lui tenir compagnie hormis ses deux frères. Est-ce qu’il avait eu une conversation en particulier avec quelqu’un il y avait de cela quelques jours… Oui.. non.. Peut être, il ne savait plus… Mais Maèl se souvenait de cheveux blonds et de doigts fins et chauds jouant avec les siens… Quant à Anthon, il se souvenait du goût amer de la défaite.. celle de ne pas avoir réussit à convaincre Cain de ne pas donner sa confiance, aussi petite était-elle à quelqu’un.

Les jours avaient passés et Cain était retourné voir son psy. Ce dernier avait eu un comportement différent de celui dont il avait l’habitude. Le sourire se faisait moins doux, beaucoup plus sévère, comme si il lui reprochait quelque chose. Mais il avait suffisamment de soucis comme ça pour chercher à comprendre pourquoi les gens lui en voulaient…. Ceci ne l’empêchait pas de dormir.. Par contre, il trouva moins bien le sommeil car ses doses semblaient diminuées. Au départ, il ne s’était pas rendu compte, le tout se faisait encore sous formes d’injections… (Sa dernières crises étaient encore violentes, à ce qu’on lui racontait..) Ce n’est que lorsqu’il prit les cachets qu’il remarqua combien le nombre avait diminué.. Il en manquait bien 1 ou 2 et les formes n’étaient plus les mêmes….

Et ce qui devait arriver avec une diminution de traitement arriva… Ce fut dur et insupportable… Les premières nuits, il ne s’en souvint pas… Trous noirs. Une façon pour Anthon de les protéger de ce qu’il avait fait.. Mais si Anthon avait de plus en plus de violence, Maèl, lui, avait de plus en plus de remords.

Une semaine…Une semaine que son traitement avait changé… Le russe avait des cernes sous les yeux et ses émeraudes étaient un peu moins vivantes que d’habitude. Il n’avait pas une seule fois appelé Daniel… Non par un manque de confiance, mais parce que leur conversation apparaissait comme un mirage et il supposait avoir rêver… D’ailleurs, l’image de l’homme coloré était encore floue…
Ses pas étaient plus rapides quand il passait devant les gens et ne faisait même plus attention à ce qu’ils lui disaient. Son thérapeute avait cherché à le faire réagir d’une manière positive, à l’enjoindre à se battre.. Mais il était fatigué et n’avait aucun plaisir dans la souffrance. Son corps réclamait quelque chose et son esprit était fatigué de lutter perpétuellement contre quelque chose qu’il n’aurait pas…

Aujourd’hui, Cain était en salle de repos. La nuit s’était mal passée et heureusement qu’il était en surveillance constante, car Anthon était apparut et avait tenté de faire du mal à son voisin de chambre. Cette fois, il eut le droit à ses doses, mais de tranquillisants et il passa le reste de la nuit dans un sommeil provoqué et sans rêve.
Si Daniel jusqu’à maintenant n’était pas intervenu, c’était qu’il n’avait pas été averti, qu’on considérait que ce n’était pas son patient et que, quoiqu’il en dise, ce n’était pas à lui de s’en occuper… Donc, si on avait tenu compte de ses conseils tant à diminuer les traitements, le psy avait décidé que ce n’était pas au nouveau venu de s’occuper du cas du jeune schizo.

Les pupilles dilatées, il refit doucement surface, pâle comme un linge, il avait soif, il avait sommeil… Lentement, le corps meurtri s’était tourné sur le côté, dos à la porte d’entrée. Il n’avait pas été attaché. Les tranquillisants étaient encore assez efficaces pour l’empêcher de faire une bêtise. Il était seul en ce jour dans cette salle de réveil. Il était seul et fatigué…
Des larmes s’échappèrent des émeraudes et il se recroquevilla, roulé sur lui-même.. Maèl pleurait et Cain et Anthon tentait de le consoler…Il appelait dans sa tête une couleur mais Cain ne pouvait l’aider, ses souvenirs flous.. Et Anthon refusait l’aide proposée… Préférant être le seul protecteur de leur trésor.

[réservé^^]

Les journées étaient lourdes et difficiles. Dehors, le changement de saison faisait qu’il pleuvait par averse sans arrêt, le ciel n’accordait que de brève moment de soleil avant de retourner dans sa grisaille habituelle. Mais une grisaille lumineuse par le soleil derrière qui essayait de rappeler que c’était a lui de prendre la plus grande partie de place maintenant. Daniel était un peu fatigué, le changement était un peu difficile, et Akuma n’arrêtait pas de gronder depuis qu’il avait parlé avec le petit Caïn.

Sept jours complets étaient passés depuis sa rencontre avec l’adolescent. Daniel ne se rappelait pas vraiment ce qui s’était passé après ou avant, dans les souvenirs, il ne gardait que le nécessaire. Il se rappelait parfaitement les trois frères, Anthon, Caïn, et Maël. Le chat sauvage, le gris, et le chaton. Il connaissait leur conversation par cœur, ainsi que ces difficultés avec le psychiatre du garçon pour qu’il accepte d’essayer sa méthode.
Daniel avait tout prit avec un sourire amusé, mais visiblement, l’autre n’acceptait pas qu’un petit jeune à l’allure moqueuse et coloré vienne l’importuner sur un de ses patients. Il y avait pratiquement refusé le dossier, hurlant au secret professionnel, et qu’il allait se plaindre au directeur car en plus de vingt ans de carriere on ne lui avait jamais fait ça.
Avec une extrême patience, Daniel avait essayé d’argumenter, argumentation douce, et puis violente. Presque de menaces, que diraient les parents des enfants s’ils apprenaient qu’on ne voulait pas essayer la méthode du docteur Warren ? Daniel était quelqu’un de très médiatique, sa retraite ici, où il était bien moins connu lui était bénéfique pour lui dont la popularité devenait démente. Beaucoup de parents avaient confiances en lui dans son ancienne clinique et dans d’autres, pour sa réputation, sa jeunesse, ses sourires aussi éventuellement, mais également peut-être car certains lisaient dans les yeux de l’homme quelque chose qu’ils voyaient également dans les yeux de leurs gamins.
Finalement le psychiatre avait accepté, à l’essai, peut-être mais à l’unique condition que le nom du docteur Warren n’entre pas en ligne de compte sauf dans le rapport, car ça pourrait perturber Caïn. Daniel avait hausser des épaules et accepter.

Le lendemain, il avait prévu d’ailler voir Caïn mais il n’y avait pas été, car il devait commencer à s’occuper de sa chambre, de papier et de formulaire. Car Kogane devait sortir, et il était sortit. De plus, Daniel évitait soigneusement de rencontrer les directeurs ou les autres psys. Le seul qu’il n’évitait pas c’était celui de Caïn où il lui posait mille et une questions, car sa formule n’était pas sans risque et qu’elle nécessitait un suivit constant !
Au fait, Daniel évitait beaucoup de chose, dont les docteurs, les psys, seuls les patients avaient la bonne fortune de rencontrer l’homme coloré. Il passait des heures chez les uns et chez les autres, c’était un peu à quoi consistait son travail, être l’ami de tout le monde, pour qu’en cas de besoin, on n’ait pas peur de l’appeler.

Alors les sept jours étaient passés, sept difficiles jours, comme la nuit d’il y a deux jours. Mais lorsque Caïn ou plutôt Anthon avait essayé de faire du mal à son voisin de chambre, Daniel qui n’était pas loin en train de fumer, encore, alors que c’était interdit, avait attendu le bruit du raffut. Des pas étaient partis, des hommes, et ils étaient revenus avec le psychiatre de Caïn. Daniel avait plissé les yeux, … il n’aimait pas beaucoup cela, et il avait rattrapé le psy. Ca c’était terminé avec des voix qui grondent, et un Daniel légèrement en colère.



Daniel rentra dans la salle de repos, tout était pratiquement silencieux, il n’y avait personne, sauf un corps allongé dos à lui. Daniel passa la main dans ses cheveux, laissant tomber sa cigarette dans la poubelle métallisée. Lentement, il avait enlevé son chapeau, le posant sur la table, allant vers le lit à pas de loup qui ressemblaient plus à ceux de Kogane qu’aux siens. Mis à part que ceux de Kogane étaient encore plus silencieux.
Daniel avait encore une chemise de couleur, une couleur saumon qui dans la nuit ressemblait plus à du brun. Il était maintenant près du corps tremblant, et doucement, il posa sa main dans les cheveux de jais de l’adolescent, et les doigts de son autre main allèrent doucement prendre une de Caïn.

« Ca va aller … ne t’inquiètes pas … » murmura-t-il, ses doigts bougeant doucement dans les cheveux noirs. « Je suis désolé, je suis en retard … »

Le dos tourné à la porte, l’esprit encore pas mal ensuqué par les tranquillisants, le russe s’était tourné et en boule, sentait les larmes le gagner. Maèl était fatigué.. Il avait mal partout et il se sentait de moins en moins bien. Qu’Anthon se soit fâché la nuit dernière n’avait rien arrangé entre les trois frères… Cain avait tenté de s’interposé l’espace de quelques instants, voulant protéger son camarade de chambre, mais l’aîné avait été beaucoup plus fort que lui et lui avait fait comprendre que ce n’était pas lui qui contrôlait. Maèl quand à lui avait été blessé au plus profond de lui-même par cet incident. Non parce que c’était la première fois qu’il y avait ce genre de problème, mais plus parce qu’il se souvenait d’une couleur qui ne venait pas…Il semblait se souvenir d’une promesse et cette promesse était semble toute rompue..

Le corps tremblotant, le visage de Cain exprimait toute cette agitation dans sa tête. Il avait peur.. Peur de ne jamais plus sortir d’ici… Pourquoi personne ne venait l’aider… ? En fait, il ne se rendait pas compte que le traitement diminué n’arrangeait en rien son état mental… Il s’auto infligeait involontairement et Maèl n’aidait pas..

Plongé dans ses tourments, il n’entendit pas la porte s’ouvrir ou alors, il ne voulait pas l’entendre. Il ne voulait voir personne et ne parler à personne…
Le jeune homme sursauta en sentant une main dans ses cheveux tandis qu’une autre se saisissait de la sienne.
Interloqué, il se demandait qui était cette personne qui se permettait ainsi de le toucher.. Mais Maèl avait déjà reconnu la chaleur de la main.. La couleur était venue. Il savait qu’il fallait lui faire confiance, la preuve était là, elle ne l’avait pas abandonnée. Alors, Anthon gronda. Si c’était vrai, ils ne seraient pas dans cette salle de repos, complètement sous calmants. La couleur aurait dû être là bien avant, quand Cain en avait besoin, quand Maèl pleurait… Il le savait mais aucuns de ses frères n’avaient voulus l’écouter.. Du coup, il avait décidé de leur laisser le temps de réaliser leurs erreurs et ce temps était venu…

Cain tourna le visage en direction de l’intrus, plissant des yeux, cherchant à reconnaître la voix familière et le visage. Il semblait le reconnaître sans réellement le reconnaître.. Son monde était encore présent et s’en défaire n’était pas évident. Pourtant, sa main gardait bien serrer celle du blond, ne voulant pas le laisser s’échapper une seconde fois…
Une larme et encore une autre glissa de nouveau… Il ne chercha pas à se cacher, à se montrer fort.. Anthon savait que par moment, il fallait laisser le temps au corps de pleurer… Cain en avait besoin même si à son sens, c’était de la pure faiblesse. Mais il aimait ses deux frères cadets avec toutes leurs faiblesses et était d’une indulgence incroyable comparée à celle qu’il donnait aux étrangers, notamment à Daniel..

Lentement, le russe se retourna complètement pour mieux le voir. Et peu à peu, ses yeux émeraude s’écarquillèrent, reconnaissant l’homme. Il était partagé entre se jeter dans ses bras parce que finalement, il était venu ou bien le rejeter parce que, comme il le disait si bien, il était en retard….

« L’homme à la chemise colorée… »

Il fronça les sourcils. La couleur n’était pas la même. Etait ce la même personne.. ? Peut être ou peut être pas.. Il fallait qu’il demande..

« Où est le jaune ? »

Le schizo secoua la tête. A réfléchir, cela ne devait pas être très important… Si ! C’était très important.. Pour Maèl.

« Da.. niel.. »

Il retrouva le nom et de suite, son visage se fit souffrance. Il attrapa la chemise et la serra, faisant pâlir ses jointures tant il serrait. Les larmes étaient encore là, il ne savait les stopper.

« Daniel avait promit ! Daniel devait être là ! Cain a eu peur … »

Il laissa retomber sa tête dans un petit gémissement de douleur, ses mèches noires cachant ses yeux couleur forêt.

C’était toujours la même chose pour Daniel, qu’importe la personne où l’attachement qu’il avait pour elle, voir une crise c’était douloureux, bien plus douloureux qui si c’était lui qui la faisait. Il s’en voulait, il n’avait pas d’excuse, il avait promit, il avait promit d’être là, et il n’y avait pas été. Mais il ne savait même pas que le traitement avait commencé, il n’était même plus certain à cent pour cent de l’existence de l’adolescent aux regards de forêt tropicale, mais toutes les bonnes raisons ne suffisaient car il avait promit. Il sentait entre ses doigts le corps tremblait autant qu’il le voyait.
Non ce n’était pas la même couleur, car Daniel ne portait que rarement la même couleur, le saumon c’était bien plus paisible, plus calme, il voulait qu’Akuma se calme, et il lui faisait comprendre dans le choix de ses couleurs. Mais c’était également prêt des couleurs de Shien, il voulait lui faire plaisir, peut-être pensait-il trouver le mystère des cartes qu’elle retournait sans cesse, avant de dire d’une voix neutre que son destin était voilé par la mort s’il se trompait de chemin. Shien aimait la mort, mais elle aimait aussi la vie, ça dépendait des cartes.

« Le jaune est caché par les nuages en ce moment … »

Caïn dit son prénom, et Daniel sentit qu’il aurait du être là bien avant. C’était évident dans son esprit, et ni Oni, ni Akuma, ni Kogane ne pourrait dire le contraire. Une main s’accrocha à lui, et une voix dans la tête de Daniel grogna mais elle ne fit rien car elle savait qu’elle n’avait rien droit de faire. Doucement, Daniel ferma les yeux. Juste un instant, avant de les rouvrir les yeux d’un vert émeraude … D’une douce main il glissa ses doigts sous la nuque du jeune homme, pour le soulever légèrement … il serait débattu, la main ne l’aurait pas lâché, de toute façon même si Anthon venait les calmants ne lui permettrait pas d’avoir une force extrême.

Shien s’assit doucement sur le lit, serrant le corps contre elle, la main qui tenait celle du garçon ne la lâchant pas. D’une voix très légère et lente comme à son habitude, elle parla « Daniel va tenir sa promesse, il est là maintenant, Caïn ne doit plus avoir peur, Daniel va s’occuper de lui maintenant … » Le regard redevenu doré, les traits perdant de leurs gravités, Daniel serra un peu plus le corps contre lui. « Oui, maintenant je suis là et je ne pars pas ! »

Il aurait pu lui dire qu’il aurait du l’appeler ? Mais à quoi bon ? Et qui ne lui disait pas que l’un des trois l’avaient appelé dans leurs monde ou dans celui-ci et que lui n’avait pas su le voir, l’entendre, le percevoir. Shien s’inquiétait, elle n’aimait pas voir les larmes, elle n’aimait pas sentir la douleur. Doucement, elle tourna une nouvelle carte Daniel, tu ne peux pas faire ça … nous devons vivre, et pour vivre il nous faut avoir nos moments … La maison est belle c’est vrai, mais les cartes annoncent de la douleur si tu gardes l’enfant prêt de toi … cependant, tu ne peux pas l’abandonner ! … je suis fatiguée, les autres dorment, ne les réveille pas !

« … Je ne peux pas t’abandonner ! » Répéta doucement Daniel, sa main passant sur les larmes de l’autre. « Pardonnes-moi, maintenant tu vas restés avec moi, si tu es d’accord, nous ne partirons plus jamais … Il faut te reposer maintenant, moi, je reste là !»

Il fallait qu’il dorme. Ensuite il irait se renseigner pour savoir qui vivait avec Caïn, et savoir comment il pourrait s’arranger. Daniel ne dormait que rarement la nuit, il avait besoin des lits des autres pour dormir, alors, reste à veiller ne le dérangeait pas vraiment. Le plus dur serait pour Caïn pensa tristement Daniel, il n’aimait pas quand les autres l’ignorait ou dormait. Il n’aimait pas cela, mais il savait qu’Akuma n’aimait pas ce qui se passait, et qu’il préférait dormir. Dan était fatigué, à cette heure-là, c’était normal. Tout le monde dormait, sauf Shien et lui, mais Shien, elle commençait à être fatiguée, ce n’était pas son rôle de jouer la chef, elle le faisait en ce moment, car Daniel n’avait pas encore prit ses points de repère dans son environnement et qu’Oni était bien occupé à trié la liste des patients qu’on avait donné à Daniel pour savoir de qui il s’occuperait.

« Si tu le veux bien »

De toute façon, qui que se soit, quel que soit les mouvements de Cain, ou la personne qui était là entre les trois, Daniel resterait et garderait son chat, sauvage, chaton, ou gris, dans les bras, qu'il soit calme ou violent, qu'il soit en colere ou doux, qu'il dorme ou qu'il soit agité, Daniel maintiendrait ses bras autour de lui avec protection, car il n'avait pas été là mais maintenant qu'il y était, il ne comptait certainement pas partir ! C'était hors de question !

La main avait attrapé la chemise et tandis que le regard du garçon se perdait dans le doré des yeux de l’homme, il lui dit combien il avait eu peur. Il avait été abandonné… Il souffrait et tout le monde semblait trouver cela normal. Pourquoi on ne pouvait l’aider… ? Il avait mal…De son autre main, il tenait celle de l’intrus, de celui qu’il avait eu du mal à retrouver le nom.. Parce que ce dernier n’était pas venu quand il en avait besoin.. Certes, il aurait pu dire qu’il ne l’avait pas appeler, c’était vrai.. ou plutôt non, c’était pas vraiment cela. Il l’avait appelé, Maèl l’avait appelé, avait demandé dans leur monde que la couleur vienne, elle avait promit d’être là… Mais la couleur n’était pas venue et ils avaient commencé à se demander si ils n’avaient pas rêver de leur conversation plutôt que songer qu’ils avaient été trahis…Et c’est comme ça que le russe en était presque venu à croire que l’homme de couleur n’avait existé dans ses illusions… Mais alors, pourquoi après leur rencontre, son thérapeute avait décidé de changer son traitement…

Des questions dont il n’eut aucunes réponses pendant toute une semaine. Durant toute cette période, il ne vit que les mêmes personnes… Son psy, les hommes en blouse blanche et son voisin de chambre. Malheureusement pour ce dernier, c’était lui qui avait servi de souffre douleur à Anthon. Il était furieux de voir ses frères souffrir autant sans rien pouvoir faire… Et Anthon ne savait répondre que par la violence.. Le psy n’était pas là et les hommes de mains étaient arrivés trop tard… L’aîné avait taper son camarade d’infortune au point de lui briser le nez et peut être aurait il été plus loin si on n’était pas intervenu pour le calmer…

Maintenant, Anthon avait une voix beaucoup plus faible. Les calmants semblaient faire plus d’effet sur lui que sur Cain. Il avait beaucoup plus de mal à se faire entendre et à consoler Cain ou Maèl… Et c’était donc dans la logique des choses que le schizo se mette à écouter son trésor plutôt que son protecteur.. Et son précieux était fatigué, il était épuisé…Peut être que les traces sur les poignets étaient trop vieux… En faire de nouveaux… ?
Pas de reproches, simplement un constat… Il avait promit.. ;

Mais au lieu d’entendre des excuses toutes faites, il sentit une pression sur sa nuque et une étreinte se forma. L’homme blond venait de le serrer contre lui et l’effet lui suffit pour le faire taire quelques secondes, interdit. Anthon se réveillait, ou du moins, essayait de se réveiller et d’y apposer son veto. Mais il eut beau le vouloir, le corps ne suivait pas.
C’est alors qu’il entendit une voix tendre, patiente. Elle était celle de Daniel tout en ne l’étant pas. C’était Daniel et ce n’était pas lui….

« Les nuages ne doivent pas rester. Maèl aime les couleurs de Daniel, mais Daniel a sombré dans le gris… »

Expliqua-t-il, entre deux sanglots. Il n’arrivait plus à se calmer, à reprendre contenance. L’angoisse de ces derniers jours l’avait détruit encore un peu plus qu’il ne l’était.
Pourtant, l’adolescent se laissa faire, laissa la chaleur de l’homme coloré le rassuré, l’entendre encore dire qu’il ne le laisserait plus, qu’il ne l’abandonnerait plus.
Sa main dans la sienne, il la serra, encore et encore, il ne voulait plus la lâcher, sinon, il disparaîtrait et ne reviendrait jamais..

« Daniel ne part pas ? Il ne part plus ? Il avait promit de ne pas être le psy, il avait dit qu’il serait là.. ; Pourquoi Cain est aussi malade ? Pourquoi il a mal comme ça… ? »

Quelques larmes essuyées et les émeraudes du russe fixèrent l’or. Il lui disait qu’il fallait qu’il se repose, qu’il ne partait pas. Mais le garçon ne voulait pas fermer les yeux… Il avait été dans l’obscurité depuis trop longtemps et les couleurs étaient importantes pour lui. Si il fermait les yeux, il ne le verrait plus, il pourrait partir et ne le saurait pas..

« Cain ne veut pas dormir ! Cain ne veut pas dormir ! »

Commença-t-il à répéter, inquiet de se retrouver de nouveau seul. La baisse de ses médicaments le rendait complètement dépendant de tout et pour l’heure, c’était des couleurs. Il se débattit d’abord doucement puis de plus en plus, sans se soucier de faire mal ou non à son protecteur ou bien à lui-même… Il ne voulait simplement pas dormir…

Daniel était un peu perdu, il ne s’était jamais occupé d’enfant d’age à Caïn, plus jeune ou plus vieil, mais pas de cet âge-là. Ses mains passaient doucement dans les cheveux noir, noir et pourtant si pur. Il y avait trois chats, un noir, un gris, un blanc, et Daniel avait peur de perdre l’un des trois ou que l’un des trois fassent perde Caïn, il devait les protéger. C’était bien la seule pensée solide qui lui permettait de ne pas douter, de ne pas appeler Oni ou Akuma, car il devait être ce qu’il avait promit qu’il serrait.
Ses bras encerclaient le petit corps, si fragile, si maigre, si petit, si léger, si doux, et surtout si tremblant. Petite fleur qui ne devait pas se fanée. Moment de peur, d’inquiétude pour Daniel, sa main se posant sur le front du jeune homme.

Soudain Daniel cligna des yeux ? Il était devenu gris ? Gris comme Kogane ? Non, non, il était dans une couleur plus pale, mais il n’était pas devenu gris, il ne pouvait pas. Sa main glissa sur le front, le revers de ses doigts le touchant doucement, un front si chaud, où se posait une main froide.

« Je ne suis pas gris, Caïn, je vais très bien ! »

L’adolescent lui posa des questions, les enchaînant, et Daniel le laissait parler, se disant que Cain était encore un enfant, comme Dan, et qu’il fallait être doux avec lui, et protecteur, les personnes ne se rendaient pas compte ? On n’avait pas le droit de faire du mal à un petit chaton perdu quelque soit sa couleur, qu’il sorte ses griffes ou ronronne, il fallait le protéger.

« Je restes, Daniel reste, il ne part plus. Caïn ne doit pas s’inquiéter, si tu as mal … c’est … c’est parce que ton corps réclame des drogues que tu ne lui as pas donné, mais on t’en a donné ce soir pour te calmer, seulement ton corps en a besoin de plus car il a été privé pendant plusieurs jours, ça ira mieux, avec le temps, tu verras ! Moi, je pars plus !»

Daniel voulait qu’il dorme, il lui dit, il devait faire reposer son corps. Il devait laisser son corps récupérer … Les bras serrèrent un peu plus le corps alors qu’il se débattait. Daniel ferma les yeux, un instant, ça faisait mal. LACHES-LE. … Daniel était de nouveau dans sa maison, regardant Akuma d’un air perdu Je ne peux pas ! Les yeux d’Akuma brillèrent soudainement avec furie laisses-moi y aller ! Daniel le regardait d’un air encore plus perdu, il ne pouvait pas lui dire non mais …… Je vais t’aider. Une ombre était sortit de la pénombre. L’homme en gris. Le garçon avait parlé de gris ? Et ça avait reveillé l'homme de gris.
Doucement, les doigts de Daniel s’étaient entremêlés avec ceux de Caïn, le serrant avec force sans pour autant lui faire. Il y avait un nouvel allié pour Daniel, un allié qui n’était pas prévu, Kogane. Kogane ne connaissait pas Caïn, ni Maël. Il savait seulement que Daniel avait quelque chose à protéger, et ça c’était la spécialité du voleur. Tout comme sa sœur jumelle Shien, il préférait bouger Daniel de loin, mais cette fois il avait prit sa place car Daniel n’était pas assez fort pour résister à Akuma …
Bien qu’en faisant ça, Akuma détestait à tout jamais Caïn. Kogane avait vu un peu Anthon, il aimait bien le garçon agressif, mais ce n’était pas le même qu’il avait dans les bras. Son étreinte se resserra mais avec plus de délicatesse, posant le garçon sur le lit d'infirmerie, une main toujours dans la sienne.

Une voix voilée, silencieuse, se mit à parlé : «Nagomu … Nagomu Kotori … otonashii » Ce n’était pas du tout la même voix que Daniel ou Shien. Elle était grave et douce. Legerement dominante, et pourtant Kagone était dominé par Akuma mais que par Akuma auquel il s’opposait bien souvent. Kogane n’aimait pas être vu, personne ne le voyait jamais, et il n’aimait pas les habits de Daniel, mais il savait que Caïn était drogué, alors il ne devait pas se rendre vraiment compte de ce qui se passait autour de lui.
Prendre des coups ne le dérangeait pas, il avait l’habitude avec Akuma, doucement il prit un somnifère liquide le mettant dans sa bouche, avant d’aller vers le garçon le maintenant avec force sur le lit, l’embrassant doucement, laissant couler le liquide dans la bouche de l’autre, et maintenant le baiser tant que le liquide n’était pas entièrement avalé. Ses lèvres touchant celle de Cain, sa langue passant lentement mudine pour obliger l'autre à ouvrir les sienne.
Et puis, il lâcha Caïn, il ne savait pas dans combien de temps serait efficace le médicament, ni si Caïn serait très fâché, mais une chose était certaine, il avait encerclé le garçon comme sa sœur l’avait fait et ne comptait pas le lâcher, sa main passant lentement au travers du haut du garçon pour caresser son dos lentement comme il le faisait toujours avec Akuma quand il était trop en colère. « … … omae as dit qui aurait un peu shin'jiru en lui, aie shin'jiru en moi … ce hitoban' »
Kogane ne craignait pas la douleur, c'était un voleur, il ne vivait que pour voler des tresors, et il avait un tresors entre les mains. Le plus souvent, lorsqu'il rencontrait quelqu'un, et qu'il l'embrassait comme il venait de le faire, Akuma se fachait, et prenait sa place pour punir l'insolent qui avait plus à Kogane ... Mais cette nuit était spéciale, car Kogane n'avait rien volé ... à part Cain à Daniel?

Si.. Quand la couleur vive l’avait quitter et comme elle ne revenait pas, elle avait perdue de plus en plus de vivacité et sa la fin, était devenue grise…Se fondant dans la masse, dans les illusions du russe.
C’est pourquoi il était si étonné de revoir la couleur tant demander, réclamer. Elle n’était pas identique mais en était un beaucoup plus belle que le gris, c’était certain.
Il aurait voulu lui expliquer, lui faire comprendre comment son cerveau percevait l’extérieur et les relations entre les autres et eux… Mais aucun mot censé ne passait sa bouche, il était concentré sur ses peurs, sur ses douleurs et sur les raisons pour lesquelles il n’était pas bien… Mais peut être que Daniel pourrait lui expliqué ? Pourquoi il était aussi malade… ? Il ne se souvenait pas d’avoir été malade comme ça.. ou alors, il avait oublié…

« Alors, pour que Cain n’ait plus mal, Daniel doit lui donner ses médicaments ! Les médicaments, c’est pour se sentir mieux, c’est pour que Cain aille mieux ! »

Il se souvenait vaguement d’une injection après l’altercation qu’il y avait eu dans sa chambre.. Mais le calmant n’avait pas été assez puissant pour que son corps soit rassasié. Il voulait plus, beaucoup plus.. Se sentir bien dans sa tête et avoir l’impression que le monde pouvait s’écrouler autour de lui sans s’inquiéter de quoi que ce soit…. Si Cain devait disparaître, il ne voulait pas souffrir, il voulait simplement que l’on coupe la lumière et qu’il ne se réveille plus… Ca, il voulait bien.. Mais on lui donnait une autre alternative. Celle qu’il ferme les yeux avec encore de la lumière.. Il n’y arrivait pas, il n’arrivait pas à s’endormir.. Et Maèl était de plus en plus fatigué.

« Daniel ne doit plus partir, Daniel a promit d’être l’homme de couleur… »

Il se répétait sans cesse, les pensées se bousculaient dans sa tête et Anthon tentait de lui expliquer qu’il devait se calmer, que ce n’était pas à lui de s’énerver, qu’il le ferait quand les tranquillisants ne feraient plus d’effets.. ? Cain pourtant ne l’écoutait pas, Cain était partit dans une sorte de parano et personne n’aurait pu le calmer.. Du moins, pas ses frères.

Il s’agita encore plus, il voulait la chaleur de la couleur comme il ne la voulait plus. Le garçon commença sérieusement à se débattre, perdant le peu de tranquillité qu’il avait. Dans cet état, il pouvait faire autant de mal à son entourage qu’à lui.. Ca lui était déjà arrivé…
L’étreinte se serra, se relâcha doucement avant de nouveau reprendre le contrôle.. D’une autre manière.. La chaleur était différente…

Son corps se sentit allongé avec fermeté mais délicatesse sur le lit et les émeraudes étaient de plus en plus affolées. Non, il ne voulait plus être seul, il avait peur, Daniel avait promit. Il cherchait à se débattre, la conscience à moitié noyé dans un brouillard d’incompréhension..
Et une voix…
Ce n’était pas celle de Daniel.. Différente.. Tout comme la couleur et la chaleur.. Et des mots.. Qu’il ne comprit pas… Qui parlait… ? Anthon cherchait à faire réagir Cain, à le réveiller dans son délire.. Et Maèl ? Maèl était devenu minuscule dans la crise de son grand frère… Il ne savait plus quoi faire pour aider et avait décidé que pour l’instant, il ne devait pas intervenir.. De toutes manières, Cain ne l’aurait pas écouté…
Chaleur… Encore… Mais cette fois, sur ses lèvres.. Les yeux écarquillés et un gémissement franchit sa gorge. Ses muscles se contractèrent pour se débattre encore plus, pour stopper ce contact… Mais la déglutition dut se faire et un liquide froid glissa dans sa gorge.. Amer.. Pas bon.. Qu’est ce que c’était… ?
Des perles de larmes continuaient à glisser sur le visage pâle du russe. Il s’était vaguement calmé dans sa violence mais rien de bien exceptionnel. La surprise d’un baiser y était plus pour quelque chose que la fin du délire.

L’étreinte ne cessait et des mots incompréhensibles continuaient à franchir les lèvres du blond. Qui parlait ? Ce n’était pas Daniel ! Où était il ? il avait promit de ne plus le laisser…

« Cain veut Daniel ! Il l’a promit ! »

Au bout d’un bon quart d’heure, le schizo cessa doucement de se débattre.. Sa tête lui tournait et il avait l’impression que des anges volaient à l’intérieur, provoquant nombres de remous. Ses pupilles se dilatèrent et il ne tarda pas à fermer les yeux, épuisé..
Son visage se détendit lentement et Cain s’était endormit, sous l’influence du somnifère.

Pas une seule fois il n’avait lâché la main du blond.

Pas une seule fois Kogane ne laissa la place à Daniel, mais c’était pour Daniel, pour ne pas que Daniel doive voir Akuma faire du mal à son trésor et en même temps, Kogane était un voleur, un grand voleur, qu’il volait ce qui était précieux. Et ce qui était le plus précieux pour Caïn c’était ? … C’était Maël, alors Kogane devait voler Maël. Il garda le garçon dans ses bras, l’ignorant mais ne le lâchant pas sa main jusqu’à ce qu’il dorme. Daniel aussi dormait, ça lui faisait du bien. Kogane était seul maintenant, seul Akuma veillait.
Doucement, Kogane enleva sa main et il se leva. Prenant une fiche de service, sans mot dire. Dessus il nota d’un écriture fine et élégante sur le papier où était marqué Caïn Shaliensky : sortit.

Il retourna vers l’adolescent. Sa main passa sur le front dans un frôlement, douceur insoutenable, avant de glisser dans le haut de la chemise réglementaire des pyjamas, enlevant les boutons légèrement. Kogane enleva le haut sans difficulté, il avait l’habitude de voler des chemises pour en faire cadeau à Daniel, et il fixa le bras du jeune homme. Il eut un petit sourire, sourire voilé comme toute sa personne, et prit le corps du garçon dans ses bras.

Kogane aimait voler. Il aimait voler, et il volait Caïn. Il marcha dans les couloirs silencieusement, marchant calmement. Le sommeil de Caïn devait au minimum durait six minutes, et Kogane le savait, il savait endormir les gens pour leurs voler ce qu’il voulait, mais cette fois il volait Caïn sous la demande des autres, si Cain ne devait plus prendre de médicament il fallait le surveiller loin de tout le monde car sinon on ne le laisserait pas faire ce que Daniel voulait faire, et Kogane aimait bien Daniel même s’il ne comprenait pas toujours bien ce que Daniel disait car Daniel parlait français et que lui parlait japonais, mais ça ne faisait rien.

Kogane serra un peu plus ses bras autour de l’enfant, il devait le garder avec lui, c’était la seule chose qui importait, car sinon Daniel ne tiendrait pas sa promesse et qu’il fallait que Daniel tienne sa promesse, et puis, il savait très bien ce qu’il faisait.
Kogane ne connaissait pas le gamin, il ne savait même pas encore qu’il était en France, pour lui ils étaient encore au japon, et il ne comprenait rien en cette langue que les gens parlait, bien sur Daniel lui avait donné quelque cours de français, mais il était bien trop léger pour qu’il puisse comprendre quelque chose de toute façon.

Kogane n’aimait pas le goût du somnifère dans sa bouche, ce n’était pas très bon, mais par contre il avait aimé le donné, et s’il n’avait pas craint de mettre Daniel et Akuma en colère, il aurait encore embrasser le gamin.

Il tourna dans un couloir et ouvrit une porte … la porte de leur chambre.


=> chambre (et pas pour des trucs pervers --") XD on reviendra dans ce topic ^û^ de tout façon surement ^^