[Réservé à Tsukiyo Nanasen]
Si Tsukiyo comptait s'amuser avec la petite blondinette, elle risquait d'avoir un peu de mal: cette dernière était tellement contente d'aller se baigner qu'elle ne se doutait de rien ce qui, douée comme elle était, constituait sa meilleure protection. En sautillant presque - on est folle ou on l'est pas - elle se rendit au bord du bassin, celui qui était à l'intérieur car le printemps n'était pas encore assez chaud pour se baigner dehors.
Elle entendit la japonaise trottiner derrière elle. Trottiner! Au vu de son aspect, ce n'était pourtant pas le genre de la maison... Bah, qu'importe, elle se laissa glisser, insouciante, dans l'eau. Celle-ci, sans être froide, était à la température idéale pour nager. La chaleur, trop intense, avait tendance à l'engourdir et elle avait même, une fois, failli se noyer dans une eau trop chaude.
*Bon, peu importe Miss Japan, si je ne nage pas je vais faire un court-circuit...*
Elle commença à nager la brasse. Si elle aimait toutes les nages, celle-ci était la plus appropriée à ce moment: elle était lente, mais fatiguante tout de même, harmonieuse quand on l'exécutait bien et en plus, si Tsukiyo voulait la rejoindre, elle le ferait sans difficulté. Au rythme des mouvements de Liz, les pans de tissus de son maillot bougeait doucement, faisant étrangement penser à une sirène. Ses cheveux, la partie immergée en tout cas, faisaient le même effet.
*Pfffff, ça fait tellement longtemps que je n'ai pas nagé que je me demande si je connais toujours le crawl...*
Heureusement, ses doutes étaient infondés: comme le répétait parfois une de ses amies, la natation, c'est comme le vélo, ça s'oublie pas! - phrase totalement niaise, au demeurant. Bon, Tsukiyo devait être derrière-elle, ou quelque part. Maintenant que la française s'était assurée de ne pas exploser par surplus d'énergie, elle pouvait toujours lui adresser la parole, non?
"Tu es là depuis longtemps?"
Quel effort surhumain que de parler à quelqu'un! Liz devait se sociabiliser, avaient dit les psychologues, avant qu'elle ne vienne à Teikiatsu. Ce qui voulait sûrement dire "avoir des copains et copines en dehors de ses amis de toujours"... Ma foi, pourquoi pas? Elle n'avait rien à perdre... ou en tout cas elle n'était pas consciente des risques qu'elle prenait à discuter innocemment avec une psychopathe.