Inscription..

[Hall mauve..]

Le docteur et son petit patient arrivèrent devant la porte du bureau du directeur de la structure.
Le docteur toqua mais... Pas de réponses. Il faut dire qu'il n'avait attendu que quelques secondes avant d'ouvrir la porte. Le médecin était là assez illégalement.. Il avait quitté son travail sans prévenir pour amener Siegfried ici. Mais il tenait trop au petit pour le laisser à monsieur-n'importe-qui, du moins, il voulait être sûr que son petit protégé serait en sécurité.

"Bonjour, il ya quelqu'un? Excusez-moi, je suis entré sans frapper mais..."

Ne sachant que répondre, il se tut et fit entrer Siegfried.
Celui-ci n'avait pas encore vu qui que ce soit dans le bureau, il avait déjà la tête baissé et lança dans un souffle.

"Bonjour, je m'appelle Sissi, non, je m'appelle Siegfried pardon, excusez-moi, désolé.. je..."

Il releva la tête pour découvrir le visage de son hôte. Le docteur était entré plus franchement dans la pièce et posa une main dans le dos de l'adolescent pour lui faire détacher les yeux de leur interlocuteur.

"Je suis là pour valider l'inscription de Siegfried, on a dû vous faire parvenir le dossier de ce jeune homme. Je me présente je suis le docteur Alexis Howen."

Il s'était penché en avant et avait appuyé une de mains sur la tête de Sieg pour l'obliger à suivre le mouvement.

Une fois n'est pas coutume, Edward était à nouveau allé dans le bureau de son collègue pour trier ses documents en son absence. Ces formalitées ne l'enchantaient pas réellement, mais le jeune directeur se doutait bien que si une inspection était faite et que l'on découvrait les dossiers dans un tel bordel, leur bâtiment ne ferait pas long feu. Devant le bureau, Ed poussa un long soupir. Il n'avait pas souvenir de la quantité gargantuesque [je voulais placer ce mot :/ ] de papiers qui submergeaient le bureau. Ce tas de blanc était d'ailleurs d'autant plus impressionnant que tout le reste dans cette salle était violet. Du plafond à la moquette, seules les plantes avaient échappé à la folie coloratrice de Dyan. Plein de bonne volonté, Edward s'attaqua au tas, prenant son courage à deux mains, et mit directement toutes les factures dans un tiroir.

Mais voilà, comme par malheur, au moment où il s'était ENFIN décidé à ranger ce foutu bureau, il entendit un petit frappement sur la porte. Étrange, Dyan semblait pourtant occupé à repeindre d'autres boites en violet, et d'après les pronostiques de l'anglais, il en aurait eu pour un petit moment. Le jeune homme releva tout de même la tête de ses papiers, reposant les dossiers qu'il s'appretait à lire, pour jetter un coup d'oeil à la porte

« Oui? »

Trop tard, la porte s'était déjà ouverte. Et contre toute attente, ça n'était pas Dyan qui se trouvait derrière, mais un jeune garçon accompagné d'un homme plus agé. Immédiatement, Edward se releva de son siège pour les accueillir, avec grand sourire et compagnie

« Oui, bien sur, je suis là, bienvenue à vous »

Il inclina la tête en signe de politesse, avant de leur montrer deux sièges revetus d'un tissu violet, les invitant à s'asseoir. Son regard se porta sur le jeune homme à la droite du médecin, sans doute un nouveau pensionnaire. Edward tenta de lui sourire, mais ce dernier semblait fixer le sol, sans oser baisser son regard. Lorsqu'il se présenta enfin, le co-directeur baissa à nouveau les sourcils. Ce garçon avait l'air si timide, si intimidé... Edward avait-il l'air d'un monstre? Pour le rassurer, l'anglais élargit un petit peu son sourire, se voulant rassurant, alors que Siegfried daignait enfin lever la tête

« Bienvenue Siegfried, tu n'as pas de quoi t'excuser »

Le psychologue avait du mal à comprendre pourquoi ce jeune homme en avait sentit le besoin, mais ce qu'il devait faire à présent c'était le mettre à l'aise. Ils n'avaient pas créé cet établissement pour sequestrer de jeunes fous et les enfermer d'avantage dans leur petit monde, mais plutôt pour qu'eux aussi s'épanouissent. Ce fut ensuite au tour de l'homme de prendre la parole, pour se présenter. Son dossier... jour de chance, c'est celui qu'il avait aperçu juste avant d'être dérangé dans son rangement. Edward tendit le bras droit pour le saisir, tandis qu'il rajustait son monocle avec la main gauche, ceci dans le but de pouvoir lire le dossier qu'il n'avait pas eu le temps d'étudier.

« Enchanté docteur Alexis Howen, je suis Edward Mewan, co-directeur de cet établissement »

Le jeune psychologue rapprocha le dossier de ses yeux, avant de commencer à le lire. Malheureusement, étant donné la quantité d'informations que les personnes qui l'avaient rédigé avaient plaçé dans une seule page, il en était presque illisible. Tant pis, il aurait tout son temps pour l'étudier plus tard après tout

« Siegfried Elric, c'est bien ça? »

Fit Edward, parvenant enfin à trouver l'emplacement du nom. C'est que ces personnes décidemment douées de l'administration n'avaient même pas daigné placer le nom tout en haut, comme il est d'usage de le faire. Il signa rapidement le bas de la page, avant de le tendre au docteur et à son petit patient

« Il faut que vous signiez tous les deux, en bas de cette page »

Lança finalement Edward, tout en pointant du doigt l'endroit du dossier réservé aux signatures.

L'homme les invita à s'asseoir tous deux sur les deux sièges présents devant le bureau, ce qu'ils firent.
Il rassura Sieg quant au fait qu'il n'avait à s'inquièter.
Mais le jeune homme avait un peu de mal à changer de décor, passer du blanc au violet d'un coup.. Assez dur pour lui qui ne se rappellait plus bien.

"Oui, je suis bien Siegfried Elric.."

Il regarda l'homme qui parcourait aléatoirement quelques lignes du dossier.
Et ce n'est que lorsque M. Mewan leur demanda de signer le papier qu'il comprit, qu'il comprit enfin qu'il allait perdre sa dernière attache et connaissance.
Ses yeux suppliaient le docteur qui commençait à observer le dossier et descendait les lignes au fur et à mesure, se rapprochant dangeureusement de la ligne "Signatures du titulaire et de l'adhérent".
Sieg posa sa main sur la manche de Sieg qui commençait à comprendre qu'il allait rester ici, seul.

"Docteur, je.. Je veux repartir..Je veux rentrer avec vous."

Le docteur jetta d'abord un regard d'excuse, plein de gêne à la personne qui les avait reçu avant de venir regarder paternellement son petit protégé.

"Sieg, calme-toi, on en a déjà parlé.. Je ne peux pas te garder avec moi."

Bien qu'il ne demandait que ça, et que Siegfried ne le sache pas, le jugement avait été prononcé. Il était jugé coupable.
Sissi se résigna et en signe de bonne volonté, fit une sorte de grimace qui se voulait être un sourire et prit le stylo qu'Alexis lui tendit après avoir signé.
Il chercha dans sa tête comment pouvoir signer, il savait qu'on ne signait pas d'un prénom et n'avait aucune envie d'apposer la marque de sa "famille" qui l'avait par peur délaissé.
Il gribouilla donc comme sa main lui indiquait et tendit la feuille à son destinataire.

"Voilà!"

Il le regardait d'un regard hargneux, il savait très bien que ce n'était pas sa faute à lui mais il était en colère et ne pouvait retenir ses larmes qu'en boudant.
Howen cassa le blanc pour calmer un peu Sissi.

"Bien, y a-t-il d'autres formalités dont vous souhaitez nous faire part?"

Siegfried retourna un regard outré contre son tuteur.


*Comment peut-il avoir un ton si détaché alors qu'il sait que c'est la dernière fois que l'on se voit?*

Mais ce qu'il ignorait, c'était que Le docteur Howen prenait ce ton pour ne pas montrer sa propre douleur.

Edward orienta à nouveau son regard vers Siegfried lorsque ce dernier se mit à supplier le docteur de rester avec lui. Les sourcils baissés, il tenta de sourire à ce jeune homme pour le rassurer, mais ce petit avait l'air tellement affolé..

« Ne vous inquietez pas »

Lança le psychologue au docteur lorsque ce dernier lui lança un petit regard gêné. Visiblement, cet homme était lui aussi attaché au jeune homme, et leur séparation serait sans doute difficile.. Bien plus difficile que les dernieres séparations auxquelles il avait assisté, où les pensionnaires étaient plus que soulagés lorsque leurs soit disant tuteurs s'en aller.

« Vous savez, vous pourrez toujours venir le voir »

Fit le jeune homme, tout en cherchant le formulaire à remplir, essayant de reperer parmis l'innomable tas de papiers ornant le bureau de Dyan un stylo pouvant leur permettre de signer le papier.

« Il n'y a aucunes restrictions de ce côté là »

En effet, les deux directeurs n'avaient pas prévu beaucoup de restrictions à Teikiatsu, et la visite des proches étaient tout à fait autorisées. Certes, elles étaient rares car la plupart des parents étaient plutôt heureux de se débarasser de leurs enfant. C'était pour eux un soulagement de ne plus avoir leur petit malade mental sous les bras, et ceux qui désiraient revoir leur progéniture se comptaient sur les doigts de la main, ce qui n'était en général pas pour arranger l'état des patients.

Edward tendit par la suite le formulaire au médecin et son patient, avant de les regarder avec attention remplir le document, ou du moins le signer. Une fois de plus, le jeune pensionnaire avait l'air anxieux devant le document, et mit un petit moment à se decider pour le signer enfin. À cette vision, le psychologue fronça les sourcils une fois de plus, se demandant comment faire pour que ce garçon se sente à l'aise dans cet endroit. Ce qu'il désirait avant tout, en créant cet endroit, c'était justement que les jeunes s'y sentent bien, que le lieu soit plus accueillant qu'un hopital psychiatrique . Avec ce nouveau pensionnaire, apparemment, ils auraient du travail.

« Non non, il n'y a pas d'autres formalitées »

Fit Edward, l'air légerement gêné. Il avait évidemment remarqué le regard plein de haine que jettait Siegfried à son tuteur, et avait compris sans trop de difficultées que ce dernier devait être en colère d'être abandonné comme cela. Le jeune homme se leva sans quitter du regard les deux hommes, avant de leur tendre la main avec un petit sourire presque timide. Étrangement, il se sentait comme de trop dans son propre bureau. D'un mouvement vif, Edward attrapa une petite clé violette sur laquelle il accrocha un petit porte clé en forme d'étoile, de la même couleur

« Voilà jeune homme, vous êtes dans la chambre numéro 3 »

Dit-il tout en lui tendant la clé ainsi munie de son porte clé sur lequel était aussi indiqué le numéro de la chambre. Il jetta un regard aux deux personnes en face de lui, et pris d'un sentiment de tristesse, presque de pitié de les voir ainsi séparés, baissa la tête avant d'ajouter

« Voulez vous que je vous laisse quelques instants seuls? »

Alors qu’il tendait la clé au nouveau pensionnaire, Edward put apercevoir dans ses yeux cette même lueur de tristesse, qui ne paraissait pas diminuer. Mais cette fois-ci, le jeune homme réussit tout de même à lui adresser un sourire, dans lequel le psychologue crut lire quelque signe de bonne volonté. Gentiment, il rendit la pareille à Siegfried en lui souriant à son tour, d’un léger sourire qui se voulait une fois de plus rassurant.

Sans bouger, il regarda ensuite l’homme prendre le nouveau pensionnaire dans ses bras, dans une sorte d’étreinte d’adieu. Cette fois-ci, le co-directeur lui aussi abordait un léger sourire de tristesse. Voir ce petit bout d’homme aussi triste qu’il ne paraissait l’être ne le rendait pas d’humeur à faire la fête, bien au contraire. Encore un petit peu et notre super émotif de directeur se mettait à jouer les fontaines ambulantes sur pattes. Il s’en fallut de peu, mais le zeste de bon sens qui restait enfouit sous le cerveau du co-directeur lui fit comprendre que pleurer devant ces personnes ne serait pas dignes d’un responsable. Dans l’administration, on avait toujours pris les gens pour des machines bonnes à remplir les papiers, signer, accueillir des gens, répondre au téléphone, et dénuées de toutes émotions. Mais le jeune co-directeur s’arracha de ses pensées révolutionnaires pour replanter ses yeux sur la petite scène qui se déroulait devant lui.

Il serra finalement la main au docteur qui s’en allait, et le raccompagna doucement jusqu’à la porte de son bureau. Une fois ce dernier au bout du couloir, le co-directeur referma finalement la porte, pour revenir lentement en face de Siegfried. Ce dernier semblait perdu dans ses pensées, les yeux rivés sur le sol. Edward allait reprendre la parole, mais le jeune homme le devança pour lui demander où se situaient les dortoirs

« Les dortoirs sont au premier étage, tu ne peux pas louper les escaliers, il y en a un petit peu partout, et ils y mènent tous, enfin, pas tous au dortoir numéro trois, mais après, en longeant les couloirs tu retomberas dessus… »

Edward s’interrompit d’un coup, se rendant compte qu’il partait une fois de plus sans ses explications incompréhensibles. Il lui lança un nouveau sourire, un petit peu gêné, remarquant que le jeune homme avait relevé son regard en sa direction

« Enfin… au pire il y a des plans partout sur les murs, et tu peux toujours revenir demander si jamais tu ne trouves pas »

Fit-il, sans quitter son grand sourire. Il se dirigea finalement lentement vers la porte, pour raccompagner le jeune homme et lui montrer la direction à prendre. Arrivé devant l’ouverture, Edward se retourna à nouveau en sa direction, les sourcils légèrement baissés

« Et si jamais tu as le moindre soucis, n’hésite vraiment pas à venir en parler dans mon bureau ou ici »

Le co-directeur répondit très évasivement à sa question, du moins, il répondit mais s'embrouilla un peu dans les explications.
Mais cela semblait très clair dans le cerveau de Sieg.
Il n'aurait qu'à se référer aux plans, le finlandais devrait les trouver en cas de problèmes.
Le psychologue l'accompagna jusqu'à la porte de son bureau avant de l'inviter à revenir le voir pour un quelconque pépin.

"Merci beaucoup, c'est très gentil de votre part, je reviendrais si j'ai un quelconque problème."

Il prit la main du co-directeur entre ses deux mains et secoua vivement celle-ci, il s'inclina une dernière fois et sortit du bureau en lui adressant un dernier signe d'au revoir.

"Au revoir, peut-être à bientôt et merci pour tout."

Il partit donc en direction de son futur habitat, sa chambre!

==> chambre 3