Envie de s'isoler

Comme tous les deux jours, Cain venait de raccrocher le téléphone avec sa mère. celle ci était inquiète pour lui parce qu'elle avait reçu le rapport de sa dernière séance avec un des médecins qui lui avait encore dit qu'il n'était pas prêt de partir de l'institut... Il avait beau le savoir et le lui dire, Natasha ne réalisait qu'avec les rapports ce qu'il en était...
Cain n'était pas surprit... A son dernier rendez vous, Anthon avait encore fait des siennes et il avait du être maîtriser par trois gardiens et on l'avait shooter avec des comprimés amers.. Ensuite, il ne restait que de vagues souvenirs flous de personnes qui venaient régulièrement vérifier si il était encore vivant...

Cela remontait maintenant à une semaine et demi et il était sorti de la chambre d'isolement depuis deux jours... Le moral un peu bas d'avoir discuter avec sa mère et de l'avoir entendu pleurer, la colère contre lui d'avoir encore une fois rendu ses parents malheureux, il avait eu cette envie de trouver un endroit isoler, loin de tout homme de science qui chercherait à imposer ses connaissances. Il n'aurait pas la patience.

Le russe entra dans le petit salon d'un pas lent et peu assuré, les médocs faisant encore de l'effet, bien qu'il en prenait beaucoup moins... C'était pour éviter qu'il ne s'énerve parait-il... Mais à part l'empêcher de réfléchir et de lui donner le vertige, ça ne faisait pas grand chose..
Un rapide coup d'oeil dans la pièce, remarquant avec soulagement qu'il n'y avait pas grand monde, il se décida pour un des canapés le plus en retrait.

Installé bien au fond, il posa ses mains sur ses genoux et fixa un point imaginaire, laissant son esprit vagabonder... La première fois qu'il était arrivé ici, la découverte de son emploi du temps, de ses médecins... Ss premières crises... Et bien sur.. Maèl et Anthon....
Pensées qui revenaient à chaque fois qu'il avait un moment à lui...de toutes manières, il n'avait rien d'autres à penser... Aucuns problèmes de la vie comme par exemple 'qu'est ce que je vais manger ce soir? Il faut que je révise mes examens? Qu'est ce que je peut offrir à maman pour noel? etc.'

Et plus il réfléchissait et plus sa colère tombait doucement pour laisser place à une certaine détresse... Maèl prenait doucement le contrôle de ses pensées et de son humeur... Par réflexe, il releva les manches longues de sa chemise pour observer les diverses cicatrices qu'il avait créer...
Songeur, il se demanda combien de fois sa peau allait cicatriser jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus....

Un sourire triste se profila et il marmonna quelque chose en russe... Il poussa un soupir et donna un coup violent sur sa cuisse de son poing fermé. La violence et la douleur mélange qui n'était plus inconnu chez le jeune russe...

[Réservé à son psy ^___-]

La journée était plutôt jolie malgré les pluies fréquentes et passagères qui ne s’arrêtait pas de tomber au dehors de l’asile. Daniel, l’homme aux trois ailes marchait calmement au travers des couloirs, les mains dans les poches, la cigarette au bec bien qu’on lui a déjà dit plusieurs en à peine deux jours que s’était interdit. Il était sortit dehors se promenait au gré de son envie dans le parc, et son chapeau blanc était encore trempé à cause de l’averse qui l’avait surprit. Il montait donc se changer quand quelqu'un l'avait arrétté.

Sourire légèrement carnassier, il se mit à parler avec un membre du personnel qui le critiquait. Un rire jovial sortit des lèvres de Daniel, comment ça sa tenue n’était pas au norme ? Pourtant, il lui semblait que son haut bleu et sa jolie cravate jaune allait parfaitement avec le ciel bleu et le soleil dit jaune, mais apparemment l’homme face à lui n’avait pas envie de rire, et le visage tendre de Daniel se pencha sur le coté alors que ses yeux pétillaient de moquerie.
Au fait, il ne s’était pas encore mit à travailler, il ne savait pas quels patients il aurait, et c’était bien le dernier de ses soucis. On ne lui avait même pas dit comment on travaillait ici, mais il comprenait que les directeurs soient complément occupé. Ce qui l’amusait beaucoup c’était le violet, l’endroit était très violet et le violet était synonyme de calme et sérénité certes, mais également de mort.
La nuit dernière, il n’avait pas beaucoup dormit, il ne savait pas dormir dans une chambre à lui, mais il s’était rattrapé au début de la matinée dans une chambre qui appartenait à un patient. Daniel aimait dormir sur un lit qui avait déjà était occupé, l’odeur était rassurante pour lui. Mais quand il s’était réveillé, le drap violet qu’on met dans les sépultures était sur les murs de la chambre.

Avec un dernier sourire, il partit alors que l’autre n’avait pas finit de parler, mais Daniel venait de voir quelque chose qui l’intéressait et chassé ses pensés de violet. Un garçon au cheveux de jais aux yeux de feuille verte tropical, d’au moins 10 centimètres plus petit que lui, qui semblait perdu dans ses pensées. Tranquillement, le voleur expérimenté le suivi en silence de loin.

L’homme aux trois ailes entra après le garçon inconnu dans un petit salon, alors le regard de Daniel qui l’avait perdu de vue, se mit d’abord à décrire l’endroit d’une vision à la fois amusée, heureuse, et critique. Tout était bon pour s’arrêter un instant, et observer, y comprit le peu de personne là.
Au bout de quelques minutes, son regard doré se retourna vers le garçon aux yeux émeraude qui était dissimulé dans un coin. Et silencieusement, un petit sourire aux lèvres il s’en approcha.

Le garçon semblait perdu dans ses pensées et ses traits du visage se modifiaient. Petit à petit, il semblait devenir presque plus jeune, plus doux aussi peut-être, et même plus triste ? Daniel l’observait sans mot dire, car il savait qu’on pouvait aussi facilement se tromper sur quelqu’un en le regardant, que se tromper sur le temps en ne se fiant qu’aux nuages et aux vents.
Le garçon assit sur le canapé remonta un de ses manches et Daniel remarqua le nombre de coupures. Automutilation ? Peut-être. Ne va pas trop vite - je sais
Le poing de l’ébène se referma et un violent coup partit soudainement pour atteindre sa cuisse.

Daniel épiait sans mot dire, son nez bougeant légèrement, en un petit geste de gauche à droite. Alors ? Je lui parle . Soudain le nez se stoppa, et d’un pas léger et pourtant bien plus bruyant que ceux qu’il avait fait, il alla s’asseoir à coté du garçon, tournant tranquillement avec un grand sourire son visage vers lui. Hmm … Il était étrange ce garçon, il ressemblait à un petit chaton perdu maintenant alors qu’il y a dix minutes il avait eut l’impression de croissait un chat gris.

« Ravi de vous rencontrer ! »

Il aurait certainement un énorme bleu sur la cuisse.. Un plus important que ceux qui devaient se trouver en dessous et qui disparaissaient peu à peu... Mais Cain n'avait jamais eu l'occasion de voir ses jambes avec la couleur naturelle de sa peau... Maèl ne lui en laissait jamais l'occasion...
Au coup, il avait à peine grimacer et gardait simplement son regard dans une sorte de vide, toujours bien plongé dans ses pensées... C'est pourquoi il n'entendit pas les pas de l'homme qui s'approchait...Et qu'il sursauta quand on lui adressa la parole...

Aussitôt, le timide Maèl disparut derrière Cain et le regard changea pour laisser place à un adolescent méfiant et surtout pas vraiment ravi de se faire surprendre ainsi.
Il observa l'intru... Il était grand, beaucoup plus grand que lui, avait de longs cheveux blonds qui allaient parfaitement avec les yeux dorés... Mais ce qui attira beaucoup plus son observation, c'était la tenue de celui ci... Chemise bleue, cravate jaune, chapeau... boucle d'oreille....
Est ce que ce type était un patient lui aussi...? Surement... On ne pouvait être employé habillé ainsi....

Arrivé à cette constatation qu'il pensait être juste, il se détendit légèrement. Parler avec un membre du personnel n'était pas vraiment dans ses objectifs futurs. Moins il les voyait et mieux il se portait... Surtout qu'à chaque fois, c'était pour se faire préscrire des cachetons pour l'empêcher de garder les yeux ouverts...
Un léger sourire se décida à répondre à l'invité imposé... Mais si l'attitude sembe accepter cette présence, les émeraudes vrillent d'un drôle d'éclat...

"Méfiez vous dans vos propos.... Vous ne le pensez peut être pas et dans ce cas, partez maintenant... Ou bien vous ne le penserez plus plus tard, et il vaut mieux partir aussi...."

Ses 'r' roulaient agréablement sous sa langue et le ton était des plus engageant... Mais pas les mots.. Il était clair sur ce qu'il exprimait.. Il ne souhaitait la présence de personne près de lui... Et personne signifiait, ni employé, ni médecin, ni inconnu habillé d'une manière aussi étrange...

"Mais prenez un ticket et peut être que je parlerai... Et si vous êtes sage, je vous ferais même le plaisir de vous ignorer à l'avenir..."

Comme à chaque fois, le jeune russe parlait avec une logique assez décousue.. Enfin, peut être pas pour tous... C'était un moyen comme un autre de s'exprimer, surtout si l'on songeait qu'il n'était pas vraiment seul dans sa tête.

"Ainsi, si vous me voyez.. Moi, je ne vous verrais pas...."

Il acquiesça vivement de la tête, convaincu que sa proposition allait être accepter. Après tout, elle était honnête... Non? Il laissait un échappatoire à l'interlocuteur.. C'était sympa de sa part....

Le silence régnait presque totalement dans le petit salon où était assit Daniel. Les bruits de chuchotements étouffés entre les personnes présentes, de pages tournés de livres à peine perceptible par les oreilles, et de pas n’étaient pas vraiment un obstacle à ce calme environnant.
Les yeux d’or brillaient doucement fixant le charmant petit chaton, joli petit chaton à la frimousse mignonne qui s’était perdu dans ce monde. Dès que Daniel avait prononcé ces quatre mots, le regard de l’inconnu se modifia pour devenir plus dur, adieu petit chaton, le sourire légèrement de Daniel changea quelque dixième de seconde plus tard invisiblement, le chaton était partit se cacher ?
Le nouvel arrivant car pour Daniel c’était la même personne tout en étant une nouvelle, l’observa, et Daniel se laissa faire son visage à la peau presque blanche s’éclairant d’un grand sourire amusé devant ses yeux verts qui le fixait. Quoi sa tenue n’était pas bien ? Pourtant il l’aimait, il aimait être habillé de cette façon et sentir les regards se poser sur lui et partir comme un papillon se pose sur une fleur plus belle et vive que les autres avant de la quitter. Fleur sans danger, ou fleur carnivore selon la chance du petit insecte.

Les traits du garçon se détendirent légèrement car le regard d’or ne s’était pas arrêté de l’observer et chaque changement lui était visible. Soudainement il se mit à parler d’une voix aux étranges accents. Se méfier ? – huhu intéressant, non ? – tout dépend ce qui est intéressant pour toi – J’reveux le ptit chaton – plus tard ! Et les yeux d’or s’illuminèrent légèrement. C’était une menace ? nhan un avertissement
La voix du garçon avait un drôle d’accent, roulant sur la lettre r. Elle était même pratiquement douce, agréable à l’oreille et ne contenait aucune note qui aurait pu être agressive.
Hâtivement le garçon lui dit de prendre un ticket. Et le nez de Daniel se mit à cet instant à bouger doucement, alors que le chat gris finissait sa phrase. Les yeux dorés brillant avec force. Le nez se stoppa. Le sourire changea en un très doux sourire.

« Je maintiens mes propos de toute façon il n’était pas pour vous ! » Dit doucement Daniel, avant de sourire moqueusement « Ce que je pense ne regarde que moi ! »

Les yeux pétillaient plus on lui disait de ne pas faire quelque chose et plus il le faisait. C’était un conflit intérieur entre le fait qu’il était psy mais qu’il était d’abord lui. Ses longs doigts montèrent légèrement jusqu’à sa jambe se posant dessus, alors qu’il fixait l’autre d’un regard pénétrant, penchant légèrement sa tête sur le coté.

« Mais le ticket me semble une bonne idée » commença-t-il sur la même petite voix amusé, continuant : « le seul problème c’est qu’un, je n’aime pas attendre mon tour, deux, je n’aime pas être sage, et trois j’ai envie de vous voir … »

Le silence régnait maintenant, logiquement après cette phrase. Le sourire amusé changeant en un plus grand et provocateur, psy ou pas, il était avant tout lui-même c’était décidé, et puis, même s’il était déçu de la disparition du petit chaton, il était heureux de l’apparition du chat gris. Mais il avait envie de le voir sortir ses griffes ou partir aussi se cacher.

Daniel avait noté quelques traits tout à l'heure. Ainsi le petit chaton se faisait subir un problème violence, il ne devait pas s’aimer beaucoup le mignon, et pourtant il était si doux tout à l’heure, son regard peut-être triste mais beau.
Lui, le chat gris semblait sur la défensive, malheureusement pour lui, Daniel avait des années d’expériences pour parler, et c’était ce genre de parole qui le faisait existé, il n’avait plus qu’une envie resté là et discuter avec ce petit chat gris.

Mais déjà maintenant il en noté d'autre, alors même qu’il n’avait pas finit de parlé, Daniel pensait à l’autre, essayait de savoir à quoi il pensait, et le jugeait, le décrivait, le décryptait, n’essayant pas de le comprendre mais d’entendre ce qu’il n’était pas possible d’écouter avec les oreilles. Petit gris semblait en même temps que sa phrase était menaçant le prévenir d’un danger. Quel danger ? Daniel aurait aimé savoir lequel, peut-être même y goûter pour l’affronter.

Il ne se gênait effectivement de regarder l'homme habillé étrangement, tel un papillon qui cherchait volontairement à attirer l'attention... Mais à force de se faire remarquer, il était certain qu'un prédateur trouverait le moyen de briser les ailes... Du moins, au sens du russe...
Voilà à quoi il pensait tout en l'observant de bas en haut, lui même sachant être détaillé par cet inconnu... Mais tout comme lui, il ne détournait pas le regard. Cain avait l'habitude de se faire regarder sous toutes les coutures depuis maintenant bien trop longtemps pour prendre ombrage de ce que pouvait penser des personnes étrangères à son monde...

Après une rapide analyse et de la tenue et du comportement superficiel qu'il pouvait voir, le jeune schizo en déduisit qu'il n'avait peut être pas trop à se méfier de l'homme.. Si il était docteur, il aurait plutôt une blouse blanche. Dans sa maturité de malade, il était pas mal naïf sur les apparences...
Cependant, même si il était un peu plus détendu et un peu moins sur la défensive, il se permit tout de même de mettre en garde l'invité bariolé de couleurs vives.
Il avait parlé d'une voix calme, sans agressivité, voire même avec un léger sourire... Mais il ne s'attendait pas à ce qu'il soit prit par la moquerie.... Dans son univers, il était parfaitement sérieux et pensait réellement faire une fleur à l'homme... Ne pas faire connaissance, c'était tout ce qu'il lui souhaitait...

L'adolescent fronça les sourcils.

"Vos propos ne sont pas pour moi... Dans ce cas... Le fantome à mes côtés se fera un plaisir de vous répondre..."

Ecoutant attentivement les arguments pour le tcket, sentat Maèl reculer de plus en plus pour laisser place à Anthon qui trouvait l'interlocuteur beaucoup trop permissif avec son Cain, il reprit après un silence assez long en soit...

"Et d'un, le tour est passé il y a fort longtemps, de deux, être sage ou pas... Finalement, il vaut mieux pas... Et de trois... Pour me voir, il faudra être beaucoup plus présent que cela..."

le russe secoua la tête, fermant les yeux et cachant par la même ses émeraudes au regard de l'invité quelques instants avant de les déciner de nouveau. L'éclat était toujours présent, peut être un peu plus brillant...

"Etes vous pensionnaire ou le fruit de votre imagination...?"

Oui, bien de l'imagination de son vis à vis et non de la sienne... Il n'avait pas d'hallucinations, sinon, il le saurait...
Un large sourire sembla répondre à sa propre question et il enchaîna.

"Qu'importe! Savoir ne me menera à rien... Nous aimons les mystères...."

Et hop, le sourire disparut tout aussi vite qu'il n'était apparut... Version éphémère du jeune homme qu'il pouvait être...

"Mais courez très vite tout de même... La vie n'est pas clémente pour ceux qui me comprennent...."

Regard carnassier... maèl était très très loin désormais...Il ne réapparaîtrait pas de sitôt... Pas tout de suite... beaucoup trop timide et surtout, trop écrasé par les fortes personnalités de Cain et d'Anthon.

Le chat gris défendait ses petits mais le chat sauvage n'était pas loin....

Il y avait un vrai plaisir à parler à ce garçon car chacun de ses mots semblaient vouloir dire de partir tout en retenant l’attention de châtain. C’était comme-ci en lui disant non, le châtain comprenait oui, et quand lui disant oui … il comprenait en effet oui. A croire que certaine personne finissait toujours par n’entendre que ce qu’elle désirait.
Daniel n’était pas vraiment le genre de personne qui se laisse impressionné, au fait le comportement du félin l’amusait beaucoup, ce n’était pas de la moquerie mal placée, ni un autre comportement grossier, juste un plaisir à dialoguer avec quelqu’un, car plus on s’en prenait à lui et plus il était vivant. Daniel était ce genre de personne qui a besoin de se confronter aux autres pour être lui, sinon il n’est qu’un personnage, tout comme il porte des habits de couleurs comme le fond les comédiens.

Le sourire de Daniel était devenu tout doux : « non, ils étaient pour le petit chaton mais il est partit ! »

Lorsque le garçon ferma les yeux. Le temps sembla s’arrêter, et Daniel regarder ses traits durs, se visage contrarié, il pensa directement que ce garçon n’avait pas qu’une personnalité *combien ? – deux pour le moment, chaton, et chat gris … -- et lui ? – lui ?*
Daniel fixait les yeux nouveaux ouvert. Le garçon avait changé, certes, mais est-ce que c’était vraiment un différent de tout à l’heure ? Il n’en était pas certain. Non, il avait l’impression que c’était le même mais qu’il s’était passé quelque chose qui l’avait mit en colère et pas seulement lui. Ou peut-être que si après tout.

A la fin de la phrase du jeune homme, l’homme aux trois ailes eut un joli éclat de rire, grelot de la vie. Son tour était passé ? Quelle importance, il en prendrait un autre, et encore un, et tant que ça lui plairait. *De toute façon en bon voleur je n’ai pas besoin de permission*
Soudain son nez se mit à bouger, pensionnaire au fruit de son imagination ? C’était une bonne question, est-ce qu’il n’était pas réel, la question aurait pu paraître sans logique, mais Daniel ce n’était déjà posé. Car il y avait quelque chose d’irréel dans son existence mais il ne savait pas trop quoi et ne cherchait d’ailleurs pas à le découvrir.

Lorsqu’il fut certain que l’autre avait finit de parler, le visage du châtain s’approchèrent légèrement, ses cheveux glissant de son cou. Les yeux d’or atteignaient presque la couleur d’un jaune brillant, et le sourire du psychiatre avait tout de séducteur qui en avait déjà désarmé plus d’une personne naïve.

« Vraiment pas assez présent ? » Doux, si doux sourire alors qu’il continuait d’une voix quasi-doucereuse « courir ? Il me semble jeune homme sans nom que si je ne cours pour fuir jamais ! La vie n’est pas clémente pour ceux qui me provoquent ! Quel est votre nom ? »

Daniel s’était assit en tailleurs sur le canapé, le corps complètement tourné vers l’autre, une main posée sur sa jambe et l’autre sur le dos du sofa. C’était si étrange, une triple personnalité et pourtant complètement différent de son cas à lui mais c’était encore à vérifier. Car Daniel, étant jeune avait beaucoup de lui, car dès qu’un nouvel obstacle devait être affronté, une nouvelle personne était faite pour y la faire. Après soit elle resté, soit elle partait. Il y avait encore le petit carnet que Daniel tenait, pour être certain de ne rien oublier, tellement d’écriture différente, avec au tout début son « vrai » prénom et nom. Mais il l’avait depuis longtemps rangé. *car ils n’existent plus – tu veux dire ne sors plus ? – peut-être*

« Non, quels sont vos noms ? A toi, A lui et … à l’autre ? »

Il y avait eut une hésitation faite exprès sur l’autre. A savoir si l’autre en face allait se fâcher, parler, s’emporter, dire son nom, dire qu’il était seul, ou dire que l’autre existait déjà. Renié ou accepté ses autres, et accepter la discussion ou la repousser. Il y avait tant d’options différentes, mais une chose était certaine, Daniel ne repartirait pas sans avoir recroisé les yeux du chaton, car il voulait lui parlé, chat sauvage, gris ou pas.

Encore une fois, le russe avait pensé être assez clair dans ses propors. Il invitait sans aucune autre forme de procès l'homme à prendre congé de lui.. Mais il eut beau penser s'exprimer correctement, ça ne devait pas vraiment êtgre le cas, car au lieu de le fuir comme la peste, il s'accrochait encore plus... Pire, il selblait trouver la conversation à son goût car il répliquait sans difficulté à chacun de ses arguments...
Il avait bien sur constater le sourire doux et la réponse comme quoi l'homme s'était ouvertement adressé à Maèl... 'Petit chaton' l'appelait-il.. En y réfléchissant, il n'avait pas tort sur ce point, cette personnalité se comportait exactement ainsi.. Un chaton doux qui n'aimait pas se montrer facilement.. Mais qui pouvait sortir ses griffes, uniquement pour se faire du mal... Incapable d'en faire aux autres...

Toutefois, Cain laissa là ces pensées pour essayer de nouveau de répliquer à l'inconnu bariolé. Lui expliquant que son tour était passé et qu'il devait être beaucoup plus présent afin de le voir réellement, tel qu'il était... Le russe inclina légèrement la tête sur le côté, laissant ses émeraudes s'exprimer à sa place. Il entendait le ton employait et le charme dégagé... Et Anthon n'aimait pas cela... Beaucoup trop mielleux à son goût..; Anthon n'aimait vraiment pas que l'on se moque d'eux.
Son interlocuteur lui posa une première fois la question... Son nom...avant de se reprendre et de la poser une seconde fois... Non, leurs noms, se rattrapait-il...

Il resta interdit quelques secondes, étonné et en même temps pas trop... Cain ne s'était jamais employé à cacher ses personnalités. Ce n'était pas une honte... Si ils ne se montraient pas, c'était parce qu'ils n'en avaient pas envie, un point c'était tout.. Et quand ils ne voulaient se montrer, il laisser Cain prendre les commandes...

Levant la main pour caresser doucement le visage de l'inconnu, vérifiant de cette façon qu'il n'était vraiment pas irréel, qu'il était bien vivant et qu'il s'exprimait, il la laissa retomber tout aussi vivement qu'il ne l'avait levé avant de répondre.

"Je suis Cain...Quant aux autres, ils ne se présenteront pas d'eux même... Il y a Maèl et Anthon.."

Mais si il donnait réponse à la curiosité de l'invité imposé, il n'acceptait pas vraiment la discussion.. Cain ne mentait jamais.. Il s'exprimait d'une manière étrange, par des voies détournées, mais toujours il disait la vérité... C'est pourquoi il n'essayait même pas de renier une quelconque existence de ses "frères".
Hélas, si Maèl ne voyait aucun inconvénient à ce qu'il le présente, Anthon n'aimait pas cela... Il ne s'était pas montré et avait été déjà démasquer... Dans son esprit, il gronda, insurgeant Cain de parler d'eux.. Il devait se rappeler que c'était parce qu'il avait parler d'eux qu'ils se retrouvaient dans cet institut pour fous! Il fallait qu'il fasse attention!

"Tu parles fort.. je t'entends, cesse s'il te plait..."

Le ton avait été différent que celui avec lequel le russe s'adressait à l'homme... C'était plus personnel, plus intime, presque suppliant... Il avait un début de mal de tête et n'aimait pas quand son frère se mettait en colère... Cela n'était jamais bon... Et pour eux et pour les autres... Son regard était passé, l'espace de cet échange, dans le vide avant que ses pupilles ne se rétractent de nouveau et semble s'intéresser de nouveau au blond au chapeau.

"Vous n'avez pas jouer le jeu... Pensionnaire...? Ou autre...? Je n'ai pas d'indices... Nous aimons les mystères mais aussi quand ils sont résolus..."

Il croisa les mains derrières sa nuque et se laissa retombé dans le canapé. Tout était détendu en apparence... Mais ce n'était qu'apparence.

"La vie n'est pas clémente pour ceux qui vous provoquent..?"

Il reprit sans préavis les mots de l'homme.

"Et vous, homme bariolé de couleurs vives, avez vous un nom ou la provocation est trop forte pour que vous ne me répondiez...?"

Si le garçon en face de Daniel pensait que celui-ci se moquait de lui, il avait bien tord mais dans les yeux dorés de l’homme aux trois ailes cela n’avait aucune importance de ce qu’on pensait de ses agissements, il attendait patiemment que le chat gris s’habitue à lui ou se fâche complètement car c’était toujours dans la colère ou la confiance qu’on en disait le plus. C’était une étape importante, rassurer ou énerver mais empêcher la personne de réfléchir sur ce qu’elle disait. L’obliger à donner et à montre plus qu’elle ne le voudrait pour voir l’invisible, entendre les silences, et comprendre l’incompréhensible sans jamais essayer entièrement de le capter intégralement, ni de le dompter, juste le voir pour savoir à qui on a affaire.
C’était un travail minutieux, car on ne savait jamais où on allait et ce qui allait se passer. Une crise soudaine dangereuse, ou un éclat hasardeux demandeur de câlin, il y avait tant de réaction différente, mais ce qui faisait de Daniel un psychiatre à blabla, que la presse s’arrachait, et que les critiques bonnes et mauvaises ne pouvait pas se passer, c’est que contrairement aux autres psychiatres, il travaillait dans le premier plan sur ça. Certes, il prescrivait des médicaments, mais c’était très rarement et le plus souvent, il était le genre de personne à baisser les doses et à rester dans la chambre du patient 24 sur 24 pour l’empêcher de se faire du mal lors de crise sévère car Daniel savait pertinemment que les médicaments servait rarement au patient, calme apparent, rassurant les autres. Et pourtant il avait tout laissé tomber pour venir ici, et il n’en était pas le moins déçu ou heureux, c’était juste ce qu’il avait eut envie de faire.

Daniel eut un doux rire, sons dansant d’allégresse, quelle conversation agréable et quel enfant plein d’idée qu’il avait devant lui. Daniel ne trouvait pas le moins du monde le garçon fou, presque qu’il se demandait ce qu’il faisait ici ? Certainement que le trouble du comportement revenait à longtemps, le problème dans ses cas-là c’était que c’était souvent dut à quelque chose, et qu’il faudrait remonter dans le passé et ça le garçon ne le voudrait pas … pas ici, pas de cette façon, car se serait le piéger et pour gagner la confiance d’un chat on ne l’attrape pas avec une souricière.

Une main se leva et toucha son visage, Daniel sourit doucement penchant le visage sur le coté, ses cheveux châtain vénitien volant autour de lui comme le vent fait bouger les feuilles des arbres au gré de son humeur.
Cain … cain ? Comme dans la bible … c’était quoi l’histoire ? Abel et Cain. Deux frères. L’un berger et l’autre cultivateur. Jaloux de l’amour que Dieu donnait à Abel, Cain le tua et fut maudit à jamais. Quel étrange prénom a donné à un enfant, mais après tout c’était un prénom juif. Mael, prince en grec. Petit chaton certainement, le nom était doux. Et Anton typiquement Anglo-Americain. Ce n’était pas anodin de porter de tel prénom, un prénom à une personnalité tout comme un objet, une couleur, chaque lettre, prononciation, donne un sentiment infime ressentit par le surmoi quand l’être est fragile pour une raison quelconque.

Le dénommé Cain, chat gris, se mit à parler mais la phrase n’était pas adressé à lui, ou du moins Daniel ne le pensait pas. A quelqu’un d’autre, et certainement pas au petit chaton, car le petit chaton devait avoir une petite voix et ne se mettre jamais en colère, certainement que s’il essayait, il se ferait vite remettre à sa place par les autres.
Daniel se demanda pourquoi on lui parlait fort, et ce qu’on lui disait. Le changement de comportement, la lueur du regard, Daniel le notait sans pour autant avoir l’apparence d’y prêter de l’attention, attendant avec une patience délibérée qu’il sorte de son état combat internet. Et lorsque enfin le garçon lui reparla de nouveau, le petit sourire s’agrandit.

« Je pense … que je ne suis pas pensionnaire dans le sens où vous l’entendez ! » Petite sourire, et la main aux longs doigts du châtain s’avança légèrement, la paume ouverte vers l’autre comme lorsqu’on tendait la main à quelqu’un « et je ne suis pas une illusion ! »

Car oui était pensionnaire puisqu’il vivait ici mais pas un malade traité dans cette clinique, d’ailleurs il n’avait jamais été dans une seule clinique pour lui-même de toute sa vie, ou il n’en avait pas le souvenir, c’était comme beaucoup de chose dans son passé, il y avait des brouillard comme le japon et l’Amerique, comment il s’était retrouvé au Japon ? Il ne s’en rappelait pas. Mais ça n’avait pas beaucoup d’importance.
La main ne bougea pas, alors qu’il continuait :

« Tutoyez-moi … s’il vous plait, et tout le monde m’appelle Daniel … ou presque mais Daniel nous ira à tout deux je pense pour cette conversation. Les couleurs sont comme les sentiments, on peut les cacher ou les monter mais il en manque toujours »

Car vous c’était parlé à plusieurs personnes à la fois ou à une seule poliment, et dans ce pas précis Cain n’avait pas besoin d’être poli, alors Daniel préférait le tutoiement, surtout qu’ainsi il pourrait l’utiliser lui-même et ne parler qu’à une personne à la fois.

«… Hm, vous savez je ne crains personne et si il parle trop fort, laisse-moi lui dire de ce taire surtout que c’est très impolie de ne parler qu’à vous comme-ci moi je n’existais pas ! »

Mais il n'était pas prêt de faire ce qu'on attendait de lui... Il resterait maître de lui, du moins, essayait... Aujourd'hui, il avait la chance d'être encore sous l'effet des médicaments et arrivait à rester assez calme... Et donc, par la même occasion, Anthon avait beaucoup moins de poids que d'habitude. Malheureusement, pas complètement, car ça ne l'empêchait pas de lui expliquer qu'il n'aimait pas les familiarités autorisées par l'homme. Il voulait que Cain le fasse partir, qu'il cesse de parler et qu'il ne s'occupe que de lui... Mais Cain en avait décidé autrement... Tout d'abord, faire cesser les critiques de son frère, à force, il lui donnait mal à la tête...

Après avoir poser ses doigts sur le visage, comme pour vérifier le réel de l'invité imposé, être sur qu'il n'était pas le fruit d'une imagination quelconque, il laissa retomber sa main et tenta d'ordonner que le silence se fasse plus imposant dans son esprit... Il avait déjà tant de mal à se concentrer quand il était dans cet état de semi coma... Peut être que demain, il ne prendrait pas ses médicaments... Enfin, il essaierait, car pour cela, il était sous haute surveillance et on vérifiait à chaque fois qu'il les avait bien prit.. Et les fois où il résistait, on lui faisait des injections... Ainsi, pas de fraudes...
Concentré à ses frères, à ses personnalités, il leur adressa la parole, ne cherchant pas à se cacher... Pourquoi donc, d'ailleurs...? Tout le monde pouvait savoir pourquoi il était ici.. Il était fou.. Voilà ce qu'il y avait noter sur son dossier interne... Et en post-it, il y avait la mention 'dangeureux'.

Les émeraudes suivirent le mouvement de la main dans sa direction et il écouta avec attention son interlocuteur qui lui certifiait qu'il était bien réel... Sans se préoccupé d'une quelconque gêne, le russe tendit lui même sa main fine et joua avec les doigts présentés... Il était bien présent...Le garçon resta une bonne minute à découvrir la main de l'homme, curieux, donnant l'impression que c'était la première fois qu'il touchait quelqu'un. Enfin, au moment où le blond reprit la parole, comme si il se réveillait d'un songe, il retira sa curiosité et fixa le blond.

"Daniel...? "

Il prononça avec précaution ce prénom... Peut se serait-il briser dans sa bouche si il le malmenait...?

"Vous ne semblez pas manquer de couleur...Pourtant.. "

Il avait délibérément refuser de tutoyer cet homme étrange et imposé. Pour lui, le tutoiement était beaucoup trop intime, beaucoup trop rapproché... Et puis, ils n'étaient pas amis...
Le visage du jeune schizo s'assombrit aux mots du personnage bariolé... Il parlait d'Anthon.. C'était un fait...
Les pupilles se rétractèrent deux secondes dans la couleur verte de ses prunelles avant de reprendre une taille plus normale.

"Je ne veux pas... Et puis..."

Sourire d'adolescent, provocateur.

"Vous n'existez pas pour nous... Monsieur Daniel, le pensionnaire qui ne l'est pas au sens où je l'entends..."

Cain se redressa un peu, plaça son pied droit sous ses fesses et se mit plus en face de l'homme coloré.
Il le défia du regard, se demandant combien de temps il allait rester aggripé à eux et ne pas lâcher prise.

"Savez vous qu'une conversation n'est apprécié que si les deux parties en sont contents...?"

Il continua après réflexion, redevenant sérieux.

"Vous n'existez pas et n'êtes rien pour Cain"

Il n'avait pas parler fort mais le ton était cassant, agressif. Cependant, l'apparition était courte et le caractère principal reprit ses droits.

"Et Cain n'est rien pour Daniel, le non pensionnaire bariolé..."

Daniel n’attendait rien de l’autre. Au contraire, chaque geste, chaque mot, chaque silence même, étaient un cadeau qu’il recevait de son vis-à-vis. Il n’y avait pas de vraie préférence face à Caïn, car Daniel aimait tout le monde tout en n’aimant personne. Il était l’ange qui fait, qui protége, et qui détruit, selon son bon vouloir. Tout comme il portait n’importe quel couleur, il pouvait prendre n’importe quel sentiment, et aimé n’importe quoi sans raison et le détester après. C’était l’homme au trois ailes, la noire, la blanche, et la rouge. Et lorsque Caïn lui parlait Daniel l’écoutait, et quand Caïn était silencieux, Daniel écoutait toujours mais cette fois c’est dans le silence qu’il lisait. Car un silence en dit beaucoup, bien plus parfois que des mots.

Le salon ne déplaisait pas à Daniel pour parler. C’était même peut-être mieux dans certaine circonstance qu’un bureau, car il y avait des autres, et être dans un groupe même sans y être pouvait être rassurant. Il se rappelait d’une fois, où il avait travaillé avec un adulte qui avait toujours servit de jouet, et pour l’apprivoiser, il avait été au milieu de la gare en heure pleine car c’était dans la foule que l’autre homme se sentait bien. Daniel était un peu désolé de l’avoir quitté avant que sa thérapie se soit achevée, mais elle était presque finit, et on avait son numéro en cas de vrai problème.

Le garçon en face de lui aux cheveux de jais avait les traits tendus, perdus dans des pensées, dans un combat mental qu’il n’était peut-être pas ou peut-être en train de gagner. Certainement, que si Daniel devenait son psy, il lui enlèverait au fur et à mesure les médicaments, même s’il fallait pour ça veiller le garçon. Avec les médicaments le problème était qu’il fallait que les enfants restent sous surveillance et donc sortir d’ici leurs été interdit, les parents avaient mit leur confiance en cette établissement pour aider leurs bambins et il était hors de question pour Daniel dans faire des momies incapable de pensé mais qui serait dans les normes pour les autres, car peu importait les normes quand c’est le bonheur qu’on joue.
Daniel commençait un peu à s’inquiéter, pourquoi le garçon ne sortait pas de ses pensées ? L’autre lui cherchait-il querelle ! *Il ne veut peut-être pas te parler – n’importe quoi, pourquoi donc hein ? – façon la mort est la seule solution – faut le guérir, pauvre petit chaton*

Daniel se serait certainement fâché à entendre le mot fou. Fou, fou, FOU ! C’était si facile de classer le monde de fou, et de mettre les fous dans un endroit de fou. Cinglé, aliéné, mettre des étiquettes comme dans des feuilles et ne plus s’en occuper ! C’est hors de question ! Ils n’étaient pas des dossiers mais des êtres humains, lui, lui Daniel aurait aimé être humain, un peu.

Soudainement, une main, des doigts si petits et fins par rapport à lui se mirent à jouer avec les ceux de la main de Daniel. Le temps passait et il se remit à parler avec une once de culpabilité. Mais ne devait-il pas dire son nom ? … Le garçon le répéta, si doucement, qu’un instant Daniel eut l’impression d’être le cristal d’Angel, ses yeux reflétant la plus douce des douceurs qui disparu avant même d’être entièrement arrivé, et le petit nez se mit à bouger de nouveau., il ne manquait pas de couleur ? Ho ! Si la plus importante des couleurs.
Daniel fronça les sourcils, on ne lui disait pas non, et lorsqu’il voulait … voulait surtout qu’on le tutoie c’était pour une raison ou plusieurs – ou aucune – mais on obéit c’est tout !"Je ne veux pas... Et puis...". Il fronça les sourcils, il n’existait pas ? Ce qu’il n’aimait pas entendre cela, au contraire, Daniel avait besoin d’exister, il devait exister … mais peut-être pas, le garçon venait de le dire.
Daniel resta un instant silencieux, laissant l’autre voix se mettre à parler. Et le sourire qui s’était perdu revint plus séducteur que jamais. Caïn était influencé par Anthon … et ce Anthon.

Sourire si moqueur alors qu’il se remit à parler : « Le non pensionnaire bariolé ? Ce n’est pas encore tout à fait juste mais … Caïn … ne dois pas dire qu’il n’est rien pour Daniel, Caïn pour Daniel c’est Caïn, simplement et complètement, c’est une personne importante puisqu’elle a un prénom. Tout comme … Maël aussi est important, même si vous le cacher, puisqu’il est lui, il n’a pas de raison d’avoir peur … Pourquoi ne puis-je pas parler à Anthon ? … » Sourire provocateur … Lueur amusé, et voix joueuse : « je sais, Anthon a peur de moi ! Car il ne veut pas que je parle avec Caïn et Maël, a-t-il peur que je devienne votre ami ?»

Daniel était un peu ennuyé, le garçon avait sûrement un psy, et une analyse en cours, il n’avait pas le droit de prendre en patient de cette façon, en décident de le provoquer, peut-être qu’un confrère lui en voudrait, ce qui n’était pas vraiment son problème, mais c’était mauvais pour le garçon s’il avait deux manières différentes de procéder.

Non, l'homme n'existait pas, il ne devait pas exister.. A ses yeux, pourtant, il était ien là, bien présent.. d'ailleurs, Cain l'avait touché pour prouver qu'il ne rêvait pas, qu'il n'y avait aucun trucages ou mirages... maèl le crut... Anthon aussi.. Mais Anthon ne voulait pas être gentil.. Il aimait briser, il aimait faire du mal, il aimait faire en sorte que son frère reste seul avec eux, qu'il n'ait personnes autour de lui... Et pour ce fait, Anthon n'hésitait pas à être cruel...

Les mots prononcés avaient fait mouche. Le sourire de l'homme bariolé avait disparut assez rapidement....Cain observait la scène avec intérêt... L'homme allait il perdre son calme? Pleurer ou bien rire... Insister ou bien partir...? Ou l'ignorer... Certainement la dernière solution était la meilleure, pour les deux parties... Maèl, lui, regardait de très loin, il donnait l'impression de ne pas vouloir se montrer mais également celle de vouloir faire un pas puis un autre dans la direction de l'invité imposé... Peut être que les couleurs l'attiraient comme un papillon vers la lumière...
mais voilà.. Il y avait Anthon... Le frère, le jumeau, le démon Anthon... Il ne voulait pas et ne laisserait personne décider à sa place...Ni les médicaments, ni Cain... Maèl n'était qu'un détail à ses yeux...

Mais pour l'instant, il laissait encore Cain répondre...Car Cain avait son mot à dire.

"Cain ne connait pas Daniel... Donc Cain n'est rien pour Daniel... C'est logique...Et si Cain possède un prénom, Il possède des prénoms..."

Le russe secoua la tête, un brin triste.

"Maèl se cache de lui même... Et lui parler sera peut être votre récompense..."

En parlant de son jeune frère fragile, Cain avait prit un ton doux et protecteur.. Il aimait beaucoup Maèl.. C'était son petit frère, son trésor...Même les émeraudes avaient pris une douceur étonnante... Malheureusement pour l'homme de couleur, il ne resta pas bien longtemps.. Anthon venait de prendre complètement le contrôle. L'insulte était trop importante pour qu'il reste sans rien dire! Il était beaucoup trop orgueilleux pour ça... Il ne se montrait que peu souvent, profitant uniquement de parler à travers Cain.. Mais là, il n'avait pas le choix.. Cain était beaucoup trop ensuqué par les médicaments pour comprendre qu'il venait de se faire insulter.

Sans prévenir, il grogna et se jetta sur l'homme pourtant beaucoup plus grand que lui pour le faire tomber à terre...Au passage, il lui avait flanqué un coup dans l'estomac pour se mettre debout, le regard furieux.

"Je n'ai peur de personne et certainement pas d'un homme de couleur! "

Autour d'eux, le peu de spectateurs qui assistaient à la scène commençaient à s'agiter.. Le bibliothécaire se leva même précipitemment pour aller chercher des gardiens..
Mais le temps qu'ils prendraient à venir...

"Vous vous prenez pour quoi? Vous jouez avec les mots mais qu'êtes vous?Vous n'êtes pas pensionnaires? Alors, qu'êtes vous?"

Cracha-t-il, mauvais comme la teigne. Ses poings se refermaient régulièrement, prêts à recommencer à cogner si besoin était...

Lorsqu’il était enfant, Daniel se souvenait qu’il descendait souvent dans la chambre de sa mère alors elle criait, et ordonnait qu’on face sortir « l’enfant » comme-ci on ne pouvait pas s’adresser à lui. Et dans les autres pièces, lorsqu’ils se croissaient, ou qu’un serviteur passait, personne ne semblait le voir. Que s’il faisait une bêtise, alors tout le monde était à près lui, et Daniel se sentait vivre au travers des cris fâchés. Cet impression c’était agrandit avec le temps, Daniel seul n’existait pas, il n’existait que lorsque les autres le voulaient bien.

Entendre dire qu’on n’existe pas, ça fait mal, surtout dans ce cas-là. Mais, Daniel était réaliste, il en avait vu pire avec des patients, comme-ce qui se croyait invisible. Il se croyait tellement invisible, qu’il pouvait leur parler, ils ne répondaient pas, convaincu qu’on ne les voyait pas et qu’il y avait quelqu’un d’autre dans la pièce. C’était toujours de long travail alors, mais Daniel s’obstinait. Dans les yeux des autres, c’était pour le patient. Mais la vérité était toute autre, l’homme aux trois ailes avait besoin d’on le reconnaisse.
C’était la même raison que le poussait à provoqué Cain et Anthon. Car ils refusaient son existence, et qu’il avait besoin de devenir Daniel pour eux. De ne pas être personne, de ne pas être quelqu’un, d’être lui. Bien sur ce ne serait qu’éphémère, car les patients guérit oublie vite et font une nouvelle vie, et ceux dont le travail long ne se finit jamais après quelque conseils sont prit en charge par leurs familles et oublie l’homme qui fait tout pour être oublié tout en ne le voulait pas. Mais Daniel n’essayait pas de guérir les gens, certes il le faisait, mais il essayait surtout de les écouter, écouter avant de comprendre, et respecter avant d’aider.

Cain lui parla de nouveau. Cain ne connaissait pas Daniel ? C’était un peu vrai, alors Daniel se ferait connaître à Cain, et pourtant dans la même logique Daniel ne connaissait pas Cain mais celui-ci lui était important. Cependant, Daniel ne dit rien, fixait la tête se secoué avec une légèreté de tristesse ou d’autre chose.
Mael se cache de lui-même ? Alors s’il gagnait sa confiance, viendrait-il ? Gagner sans perdre, c’était la chose la plus difficile, créer un lien solide qu’on ne puisse pas casser, tout en parlant et en allant sur des sujets qu’aucun des trois ne voudraient certainement aborder.
Daniel fixait calmement Cain, il semblait … aimé Mael. Une sorte de protection et de douceur qui sortait de lui à cet instant, tout le corps du jeune homme reflétait ce sentiment envers le chaton. Mais cette forme ne resta pas, et les traits du visage c’était tiré avec colère et brusquerie.

Après un grognement, l’autre s’était jeté sur lui. Pauvre chapeau qui tomba à terre en même temps que Daniel, mais Daniel n’avait pratiquement pas ressentit le choc et ceux malgré le coup dans le ventre. Il avait mal, et soudainement il n’avait plus rien son regard s’enflamma comme de la braise doré. Les doigts de sa main se serrèrent un instant, s’enfonçant légèrement les ongles dans la chair. Il a fait mal – Nhan ! Il n’a rien fait
Doucement, Daniel s’était assit par terre, son sourire revenant sur son visage, reprenant son chapeau pour le mettre sur la tête, ses traits s’était détendu, il en faudrait plus pour le fâcher et il ramassa une cigarette tombée qu’il mit derrière son oreille.
De toute façon Daniel avait apprit à se calmer. A toujours être calme. Et rarement, il n’avait faillit à cette promesse.

« … Je suis moi ! N’est ce pas suffisant Anthon ? »

Les yeux d’or fixaient ceux des bois, il ne se releva pas, ses traits transparaissant dans la quiétude d’un moment, juste de la moquerie face à l’autre. Bien sur qu’il le prenait au sérieux. Mais à sa façon.

« Et pour ton information, je suis psychiatre … J’aimerais d’ailleurs savoir le nom du votre ! »

Daniel se releva avec souplesse, la douleur au ventre était moins forte, et son sourire s’agrandit légèrement, alors qu’il tournait les yeux vers le rassemblement maintenant là. Ses yeux se fronçaient légèrement devant les gardes qui risquaient d’entrer, et il porta avec intensité son regard sur Anthon.

« Si tu ne te calmes pas, ils vont encore te droguer toi et les deux autres ! c’est comme ça que tu les protéges ? En les faisant être punit à ta place ? »

Mais Cain ne voulait pas connaître Daniel, tout comme Anthon. Les deux frères ne voulaient aucun liens en dehors d'eux et encore moins laissé le fragile Maèl parler à n'importe qui... Cain ne voulait pas Daniel et ferait tout pour ne pas l'avoir. Quand il se faisait des amis, c'était lui qui le décidait et pas l'inverse, personne ne choisissait à sa place, c'était déjà suffisant de se retrouver dans cet institut sans avoir mot à dire... Qu'on lui laisse au moins cette chance de choisir ses relations...

"Cain ne veut pas connaître Daniel..."

Conclut-il, simplement... Avant d'enchaîner sur le caractère du chaton. IL était sa douceur et ferait tout ce qu'il pourrait pour le protéger. En fait, dans l'ordre des choses, on pouvait voir Anthon comme l'aîné, Maèl le Cadet et Cain entre les deux.. Poussé à être sensible et attiré par la violence et la cruauté.
Cependant, si la conversation était assez calme, elle ne dura pas, l'homme bariolé ayant trouvé de quoi toucher la susceptibilité d'Anthon. Ce dernier n'aimait pas que l'on se moque de lui et encore moins quand il ne savait pas à qui il avait affaire.. Et donc, pour réponse, il donna un violent coup de poing dans le ventre avant de se mettre debout et de fixer la scène d'un air de défi. Il ne savait réagir que par la violence et la souffrance...
Satisfait, le garçon aux cheveux de jais voyait le visage de son interlocuteur se fermé quelques instants, malheureusement, pas assez longtemps. Daniel reprit bien vite le contrôle de lui même et cela ne fit qu'augmenter la fureur de l'ainé. Et plus la colère de celui ci montait en croissance et plus il perdait du terrain.. Ne dit on pas que l'on résolvait rien par la violence et que la personne qui répondait par des coups prouvait qu'elle n'avait aucuns autres arguments à dire... Pourtant, il avait beau le savoir, il ne pouvait contrôler ses accès de rage... Et tant pis si le blond devait souffrir de son orgueil.

"Non! Ce n'est pas suffisant! Il faut être plus pour nous parler! Vous n'êtes rien, un homme qui s'habille de couleurs pour attirer l'attention! "

Il secoua la tête, laissant ses cheveux voleter autour de son visage fin.

"Aucun intérêt!"

Les pupilles étaient encore dilatées et on sentait qu'Anthon n'était pas prêt de laisser les choses se calmer... Aller savoir pourquoi, mais cet homme ne lui plaisait pas, beaucoup trop sur de lui et calme à son gout.. Un caractère qu'il n'aimait pas, parce qu'il était beaucoup trop mature pour lui, parce qu'il avait peut être raison... Et il détestait avoir tort.

"Un psy? Tu vois Cain, tu aurais du te méfier! je savais qu'il n'était pas un pensionnaire!"

Daniel venait d'avouer sa véritable nature et cela ne fit qu'accroître le mépris du russe envers lui. Bien entendu, il avait remarqué l'agitation autour d'eux et encore une fois, admettait que l'invité médecin avait raison... Ils allaient se faire drogués encore une fois.. Mais il était pour l'heure incapable de cesser.

"Vous ne savez rien de nous! Je les protège et quand ils nous donnent des drogues, ils sont avec moi! Jamais ils ne me rejetteront et savent que ce que je fais, c'est pour leur bien!"

Décidemment, la mauvaise journée ne faisait que continuer. Il aurait mieux fait de rester allongé aujourd'hui, ça lui aurait éviter ce genre de rencontre.

"Cherchez vous même dans les dossiers, un psy, ça doit bien savoir faire ça! Vous n'êtes bon qu'à fouiner!"

C'était la voix de Cain, moins violente, mais tout aussi agressive. Il n'aimait pas les psy, il n'aimait pas qu'on le regarde à la loupe et qu'on lui dise qu'il était malade... Cain reprenait ses droits doucement.. Un sourire carnassier remplaça la grimace de haine sur son visage.

"Je vous l'ai dit, la vie n'est pas clémente pour ceux qui se décide à rester près de Cain.."

il se rassit tranquillement, laissant presque croire que l'accès de violence n'avait été qu'illusion.
C'est à ce moment là que les gardiens pénétrèrent dans le petit salon, armés de seringues et de leurs muscles.
Une vague lueur traversa les émeraudes du jeune Shizo. Maèl avait peur, il n'aimait pas les blouses blanches...Pourtant, il ne dit rien. Il supporterait comme ses frères la punition.

"la couleur de votre chemise fait tâche avec les hommes de mains... Daniel, le psy... "

Une façon de dire qu'il allait devoir certainement se quitter pour être droguer... Encore une fois...

Daniel fermait les yeux. Il n’aimait pas beaucoup se prendre des coups, même vraiment pas, peut-être qu’une partie de lui aimait ça mais ce n’était certainement pas le tronc principal de ses pensées. Il laissait le garçon déverser sa rage. Doucement, il sourit le laissant finir de parler. Se relevant calmement, alors qu’il s’approchait de lui, le regardant droit dans les yeux, avec une délicatesse non feinte.

« Tu sais dans chaque couleur, se trouve des atmosphères, des sentiments, des pensées, des êtres … Je ne m’habille pas de couleur, se sont les couleurs comme m’habillent car je peux accepter n’importe quel personne, Caïn et prendre n’importe quel couleur.
Ensuite, je suis psy … et je suis heureux de mon métier. Mais je ne suis pas ton psy puisque tu ne le veux pas, Caïn, et je ne lirais pas ton dossier. Mais je vais te donner mon idée en tant que psy, à toi et Anthon, je ne pense pas que ce soit une bonne idée de vous séparer. Maël à besoin de la protection que vous lui donnez, et toi et Maël avait besoin d’Anthon pour vous protéger … seulement, tu as besoin de comprendre que vous ne pouvez pas vous déchirez ainsi dans le même corps car ça fait du mal à vous trois, il existe beaucoup de solutions mis à part les médicaments, qui sont absurdes dans le long terme … Mais tu as raison, les psys sont tous des idiots, je les aime pas tellement non plus …»

Daniel ferma les yeux un faible instant, il avait finit de parler. Soudainement, ses yeux se colorèrent légèrement en un jolie vert, et Daniel eut un tout petit sourire, son visage étant devenu bien plus calme et doux. Mais le vert des yeux n’était apparu qu’un instant pour disparaître après, Daniel relevant la tête, son habituel sourire moqueur aux lèvres.

« Ce n’était pas la peine de vous déplacer voyons ! J’étais en train de parler avec un patient pour voir s’il devait travailler avec un autre psy ou moi, c’était un travail d’essai, et il n’a fait que travailler avec moi pour exprimer sa colère intérieur, vous voyez bien qu’il est calme .. Une cigarette ? »

Devant les yeux légèrement médusés et furieux des gardes, Daniel éclata de rire, en embrassant un sur les lèvres. Avant de se retourner vers une jeune fille qui s’était approché à cause des coups.

« Docteur Warren, mais vous pouvez m’appelez Daniel, la porte de mon bureau est toujours ouverte pour tout le monde … mais pour le moment je suis occupé, alors retournez tous à vos occupation ! »

Et Daniel s’était retourné de nouveau en face de Cain. Croissant ses bras.

« Désolé de t’avoir importuné, Cain, dis-moi quel est le nom de ton psy ? »


Daniel ne quittait pas des yeux le gamin, ses yeux dorées brillant légèrement. Il avait eut peur un instant tout à l'heure, que l'autre parle, cela aurait été mauvais. Heureusement, Daniel avait repprit le controle, mais il n'avait pas comprit pourquoi il y avait eut ce moment d'hésitation en lui, l'autre devait être aidé pas choqué.

Cain s'était finalement calmer et s'était assit, juste au moment où les gardiens entraient dans le salon. Il balança une petite réplique bien trouvé au psy et patienta, frissonnant presque dans l'appréhension d'une future injection. Maèl n'aimait pas ces hommes, c'étaient des brutes et n'étaient pas gentils avec lui... Mais tout comme ses frères, il supporterait la punition, car quand l'un se faisait punir, tous se soutenaient.

Malgré l'inquiétude qui le gagnait, Cain écouta ce qu'avait à dire Daniel. Mais si il avait quelque chose à dire, il le garda pour lui, autant parce qu'il se comportait un peu comme un adolescent boudeur que parce que les blouses blanches s'approchaient beaucoup trop près d'eux et qu'il ne voulait pas leur parler.
Sans broncher, il observa le changement de comportement du blond face aux hommes et se demanda pourquoi il prenait leur défense.
Il arqua juste un sourcil à l'éclat de rire et aux embrassades.... Fort heureusement pour eux, le psy réussit à convaincre les spectateurs et bientôt, ils s'éparpillèrent, apparemment rassuré...

Cain se lova un peu plus dans le canapé, remontant les genoux contre sa poitrine et posa ses bras dessus. Une sorte de position du foetus, comme pour se protéger.
Il refusa encore de dire le nom de son thérapeute, par contre, il se fit un plaisir de reprendre la conversation.

"Daniel Warren... C'est comme cela que vous vous appelez..."

Léger sourire amusé. il avait bien été abusé... Jamais il n'aurait pensé que cet homme à la chemise bariolé était un médecin... La prochaine fois, il se ferait plus méfiant.

"Un discours très bien préparé.... Daniel n'aime pas les psy, Daniel n'aime pas les médicaments que l'on donne à ceux comme Cain... Daniel comprends ce que nous sommes...?"

Il ne croyait pas l'homme... Il ne voulait pas le croire et cela étant décidé, il ne le ferait pas... Anthon l'aiderait... Lui non plus ne voulait pas de son aide.

"Votre travail d'essai est satisfaisant...? Le cobaye est à votre convenance...?"

Il referma un peu plus sa position sur lui même.

"Anthon n'est pas une colère intérieure, vous savez..."

Il était fatigué tout d'un coup... Comme à chaque fois qu'Anthon s'énervait. Physiquement et moralement... Le shizo ferma les yeux pour essayer de reprendre le contrôle de ses pensées, de son corps... Ce n'était pas facile. Quand les émeraudes refirent surface, elles étaient beaucoup plus calme...Anthon s'était retiré pour l'instant, songeant certainement qu'il valait mieux pas attirer plus que cela l'attention. Ils avaient déjà éviter un isolement... Valait mieux ne pas tenter le diable.
Un léger sourire accompagna la réflexion du russe.

"Daniel a des yeux étranges.. Et des habits étranges... Quels sentiments se cachent derrière....? La peur, l'assurance, l'incomprehension pour Cain....? Ne vous tourmentez pas, je crois que je partirai très vite... Peut être demain ou jamais..."

Doucement Daniel s’était rapproché de Cain, son visage souriant comme à son habitude, alors qu’il se baisait légèrement, pour avoir son visage en face de l’autre. Il était évident pour lui qu’on traitait trop les gens aux médicaments. Pour les schizos il y avait plusieurs méthodes, soit on faisait taire les voix intérieurs, soit on les regroupés, Cain n’aimait pas la première, il utilisait soit la seconde, soit une autre, une qui était controversé. Celle-ci en résumé rapide, consistait à ne pas regrouper la personnalité fractionné, mais à la faire s’entendre enfin qu’il n’y est aucun conflit intérieur entre les personnes et qu’elles s’entendent bien, comme le ferait par exemple une conscience, sauf qu’ici se serait différents personnes habitant un même corps … ou comme une colocation avec qu’une salle de bain, apprendre à partager. Mais cette méthode n’était pas accepter pas tout le monde, Daniel bien sur l’approuvait, mais beaucoup de ses collègues la trouvaient dangereuse, la personne ne redevenait pas normale à leurs yeux et pourtant elle allait bien et n’avait plus de soucis de violence ou de suicide.

Daniel avait profité des hommes pour parler beaucoup car il savait que Cain serait plus tranquille face à une menace mais de nouveau il n’aimait pas ça. On n’était pas une école militaire, ni un centre dont l’objectif serait de briser l’enfant. Pour reconstruire une personne, il fallait la prendre avec douceur, même si elle coupait, et recollé chaque morceau sans un supprimer ou en briser un seul. On ne supprime rien en personne. C’était le principe de Daniel. Jamais il n’avait pensé qu’on pourrait enlevé une peur, ou une personnalité, apprendre à la maîtrisé oui, mais pas la supprimé car se serait supprimé une partie de son patient. Qu’importe qu’elle soit bonne ou mauvaise, il n’était pas là pour regardé les fruits, ou presser le jus, il n’était là que pour vérifier que pour soigner chaque fruit.

Daniel aimait embrassé, il aimait toucher les lèvres des gens brutalement sans raison, chastement ou possessoirement, juste un besoin de se sentir vivant mais également de provoquer, mais pas une provocation pour séduire, juste pour se sentir vivant. Il aimait ça, voir le rouge sur les joues de l’autre qui maintenant à chaque fois qu’il le croiserait, le regardait étrangement.

Cain se glissa un peu plus profondément dans le canapé, et il remonta ses genoux contre son buste, les entourant de ses bras. La position du fœtus, celle qui rassurait. Une position pour l’enfance retrouvée quand on était si bien protégé dans le ventre de sa mère.

« Oui, c’est le prénom que mon père m’a donné. Daniel pour le cadeau des dieux, et Warren qui était son nom ! Mais, on me connaît sur d’autre nom, comme le vieil psy à la cigarette dans le service psychiatrique du grand hôpital de Tokyo ! Ne penses surtout pas que j’avais l’intention de te mentir, simplement je vis bien ici … »

Daniel eut un petit sourire bien plus amusé. Oui, il n’aimait pas les psys. Ce n’était réellement pas un mensonge, il n’était d’ailleurs pas aimé de la plupart d’entre eux, en conflit perpétuel que lui-même cherchait à faire, car il détestait cette façon dont certain le fixait ;

« Non ! Non, Cain. Je n’aime vraiment pas les psys, au fait, je n’ai jamais aimé vraiment la médecine en général, seulement quand on n’aime pas quelque chose, soit on le fuit, soit on l’affronte ! Tu vois certains psys lisent un dossier, et sans même consulter vraiment le patient, ils décident du traitement, ils écoutent sans écouter, car il croient que toutes les personnes sont pareils. Mais moi, tu vois, je sais bien qu’on est tout différent mais je ne comprends pas ce que tu es. Car tu as tes secrets, tes pensées, car je n’ai pas parlé assez, et puis aussi car tu as le droit d’être toi sans qu’on ait besoin de te comprendre. D’ailleurs, cela n’a rien à voir avec Maël et Anthon, nous ne sommes pas des objets, on ne peut pas nous comprendre ! Le cerveau humain est brillant pour ça ! »

Maintenant, il s’était rassit sur la banquette, parlant calmement, son sourire étant devenu beaucoup moins présent, une fleur presque invisible sur son visage, qui se remit à s’ouvrir quand il s’arrêta de parler. Un silence. Et un besoin de respirer. Son regard dorée toujours sur Cain.

« Ce n’était pas un travail d’essai, et Anthon n’est pas une colère intérieur. Cain, j’ai mentit ! C’es pas bien, hein ? Et pourtant, tu vois, apprendre à bien mentir peut être parfois efficace, car certaines personnes n’acceptent pas les différences ! Moi, j’accepte tout le monde, toi, Maël et Anthon, vous êtes tous les trois existants, pas un mieux que l’autre, ou pire ! Vous avez des caractères différents, mais vous êtes aussi important l’un que l’autre, sauf que l’agressivité d’Anthon vous causera des problèmes si il n’apprend pas à se contrôler. Comme le petit chaton devrait apprendre à sortir des griffes autrement que sur ses bras. Mais tu vois, ça c’est le travail que tu vas faire avec ton psy … »

Car oui, Daniel était obstiné, car il voulait savoir le nom du psy, c’était évident que l’autre en avait un, et que ce n’était pas lui, car il n’avait pas encore de dossier en cours, il en prendrait quelque s’un dans les dossiers de ses collègues qui ne savait pas comment agir avec certains, et prendrait également des nouveaux.
Doucement Daniel s’était rassit en tailleurs, sa main attrapant celle du garçon.

« Daniel a des yeux étranges, des habits étrange et il est étrange … Sûrement que ses pensées sont aussi étranges, mais Daniel n’a pas peur de Cain, ni de Maël, ni de Anthon même si je sais qu’il pourrait me faire du mal si je t’en fais. Car tu vois les doigts de ta mains, c’est comme vous trois, ce n’est pas parce que le pouce est plus gros que je vais le couper … tous on besoin de l’autre, pour pouvoir prendre d’une main.
Cain, Daniel n’essaye pas de te comprendre. Personne n’essayera car tu dois d’abord te comprendre, je veux juste t’accepter, comme tu es, et comme vous êtes, simplement pour ça, j’ai besoin que tu croies un peu en moi, juste un peu, ou juste l’un de vous, car je ne suis pas là pour faire peur ni pour te faire du mal.
Et si tu veux partir, je peux t’y aider … Simplement, tu n’as pas confiance en moi, et je ne peux rien pour toi. Tu choisis toujours tes amis ? Ne veux-tu pas me donner ma chance, à moi aussi ? Bien sur je suis différent de Maël, et d’Anthon mais j’existe aussi tout comme eux »

Daniel passa doucement ses doigts sur ceux de Cain, les frôlant doucement, et puis il la retira ne voulant forcer aucun contact, son regard fixant devant lui le mur.

« Cela ne fait rien, Cain devrait aller se reposer car je ne partirais pas d’ici ! »

Il le regarda s'approcher tandis qu'il resserait l'étreinte de ses bras autour de ses genoux. Il s'était calmé aussi vite qu'Anthon était apparut. la provocation avait atteint son but, mais pas trop longtemps.. En effet, il était rare qu'Anthon se montre, préférant largement souffler ses idées à Cain sans faire l'effort d'apparaître... Cependant, quand il donnait ce privilège, c'était souvent des interventions violentes et dangeureuses.. Il était empli de colère et de haine.

"Daniel a quand même menti, il aurait du jouer franc jeu dès le départ, peut être qu'alors Anthon ne serait pas apparut car nous n'aurions pas discuter avec vous.."

Au moins, il était sincère dans ses propos. Le schizo ne voyait pas l'intérêt de mentir... Aucun intérêt... Cela ne servait à rien, les gens ne l'écoutaient pas de toutes manières...

"Vous savez que tout le monde est différent... Mais docteur Heick pense comme ça aussi. il sait que Cain n'est pas comme les autres, que nous sommes tous différents... Mais Cain n'aime pas les psy quand même!"

Le regard émeraude suivit le mouvement du blond qui s'installait sur la banquette, près de lui. Il était sur la défensive, beaucoup plus qu'au début et cela se ressentait sur sa façon d'être. Il était moins ironique, moins moqueur envers son interlocuteur, comme si il pesait chaque mot, de peur de se trahir...Il parlait après tout à un médecin...
Cependant, il secoua vivement la tête en négation à la reprise de parole de l'homme bariolé de couleur.

"Anthon ne fera rien contre nous! Il veut nous protéger!"

A ses yeux, c'était on ne peut plus vrai et lui faire accepter que son frère ainé pouvait être une nuisance était hors de question.
Par contre, il s'adoucit à l'écoute du prénom de son fragile et précieux Maèl.. Mais il se garda ses commentaires pour lui, il ne voulait pas trahir son trésor.

Les émeraudes passèrent de sa main qui venait d'être attraper par le psy au visage de ce dernier, intrigué, curieux, son attention concentrée sur lui. Il laissa même ses doigts jouer avec ceux de l'homme alors qu'il continuait son discours.
Le shizo fronça les sourcils à la comparaison de la main et de ses frères, écarquilla les yeux à la propposition de faire confiance... Faire confiance à un psy...? Il n'était même pas pensable qu'il le fasse... Il ne pouvait et ne voulait pas.. Il pensait avoir été suffisemment explicite... Mais les doigts restaient accrochés aux autres avant qu'ils ne les quittent comme pour laisser le temps au jeune homme de réfléchir à la proposition.

"Daniel veut que Cain fasse confiance....Pourquoi...? Pour aider? ... encore cettte question, pourquoi? Personne n'est intéressé de l'aider..."

Silence.

"Je vous tuerais si vous lui faites du mal"

Sans prévenir, Anthon était réapparut. Il n'aimait pas le trouble que le psy provoquait chez son frère... Il le faisait trop réfléchir à son gout. Mais cette fois, il n'était pas violent, simplement sur une défensive incroyable.

"Je vous déteste pour ce que vous êtes, vous n'avez pas à décider ce que nous devons faire ou non! Si vous le forcez à nous reniez, je ne pourrais plus le protéger! Laissez nous!"

Un voile passa devant ses prunelles vertes.

"Je ne les renierais jamais! L'homme bariolé de couleur ne devrait pas insister, il aura une existence courte si il le fait.. Il vaut mieux avoir peur que confiance...Cain n'ai pas digne de confiance...."

Silvain sourit tristement un faible instant. Il n’avait pas mentit, mais il était lui-même une partie de mensonge alors quel importance ? Et d’ailleurs, il avait joué franc jeu mais ça ne servirait à rien de le dire, et soudainement il se sentit très las. Fatigué car l’autre y était. Légèrement empathie, besoin de ressentir les sentiments de l’autre, mais c’était lourd et fatiguant. Il ne fit rien pour autant qui aurait pu le montrer, il avait l’habitude, et Caïn était, pour le moment en tout cas, bien moins dur que d’autre.
Cependant, les mots raisonné dans sa tête. Le garçon avait donc un psy, et lui s’en était mêlé. Il n’aimait pas qu’on s’occupe de ses patients sans en être consulté, ça devait être de même pour l’autre homme, il allait avoir des problèmes. Ce n’était pas vraiment son souci, mais il ne voulait pas créer des parallèles chez l’adolescent troublé.

« Je n’ai pas mentit Caïn …
Je n’ai pas mentit …
Et tu es comme cela qui n’aime pas les différences, tu ne m’aimes pas car je suis psy,
Est-ce si grave d’être docteur ? Alors je ne suis pas docteur, je suis voleur, je suis liseuse de carte, je suis homme de la nuit, séducteur, et enchanteur, je suis un pianiste, … Mais je ne suis pas psy ! »

Daniel avait fermé les yeux, riant doucement, mais presque nerveusement. Il n’aimait pas être psy, mais c’était la seule chose qu’il avait trouvé à faire et puis qui lui permettait d’être en contact avec des gens comme Caïn, des personnes qui avaient la faculté de le rassurer, et d’être digne d’intérêt à ses yeux. d’avoir le droit de nous parler – non juste à toi …

Daniel reprit la main entre la sienne, doucement, sans prévenir, entrelaçant ses doigts à ceux du garçon pour le regarder dans les yeux.

« Qu’ai-je de si différent de toi ? … Peu importe hein ? Tu ne m’aimes pas, c’est tout ! »

Sa main s’était aussitôt relâchée, et Daniel le regardait toujours dans les yeux pour autant, les siens étant doucement dorés.

« Je ne veux pas faire de mal à Anthon, tu sais ? Je sais bien qu’il veut te proteger, et je ne veux pas le faire disparaître, car ce n’est pas quelqu’un de méchant ! »

C’était exaspérant de devoir parler avec quelqu’un qui réfléchissait avant de parler, qui ne laissait échapper aucun de mot de trop, et qui était bien moins gentils, tellement plus froid. Mais c’était normal, et en temps normal, Daniel aurait rit, et aurait chercher à le facher de nouveau, mis à part que cette fois-ci, il y avait un hic, ce n’était pas son patient, il n’était pas son psy … il n’était pas son psy …

« De toute façon, je ne suis pas ton psy ! Tu me dois rien ! Et pour toi, je ne suis rien, non ? Tu l’as dit, mais finalement maintenant que tu sais mon métier, je suis quelque chose, un ennemi ? »

C’était rassurant de parler, quoique puisse faire l’autre, et quoiqu’il puisse dire, Daniel continuait de parler doucement, calmement, car il avait envie d’aider l’autre à se sentir mieux, mais il ne pouvait pas le faire. Il n’avait pas vraiment de préférence pour parler, mais Maël avait ce coté doux, que le psy aimait, un coté doux qu’on avait envie de prendre dans ses bras. Caïn également mais avec moins de protection, envie plutôt de parler. Et Anthon, Anthon c’est différent, il avait besoin d’être protégé lui-aussi pour une fois, tout en aillant besoin d’exercer son influence, sa domination. Il aurait été intéressant de leurs parler autrement qu’en passager dans leur vie.

Les doigts du psy s’étaient mit entre eux, doucement, il faisait glisser ses ongles sur la peau de sa main, le bout de son nez bougeant légèrement au rythme de ses pensées. Pourquoi Cain ne lui faisait pas confiance ? C’était normal, certes, mais quelles étaient ces raisons ?
Le garçon continuait de parler. Et soudainement ce fut Anthon, le regard de Daniel se durcit immédiatement. Mais il hocha négativement de la tête.

« Je te l’ai dit ! Je ne veux pas supprimer Anthon ! Anthon est très bien, et d’ailleurs Anthon existe on ne pas le supprimer, on ne peut pas l’effacer, on ne peut pas le détruire, mais on peut lui faire du mal, et je ne veux pas lui faire du mal »

Quelle sage décision ! Seulement, il n’aura pas confiance en toi, car il n’a jamais eut confiance en personne – et je ne suis pas personne

« bien … Dis-moi de faire quelque chose, n’importe quoi pour que tu es confiance en moi et je le ferais, car je veux te tendre ma main, je veux t’aider, je veux être ton ami, Cain, alors dis-moi n’importe quoi, et si je le fais pas, c’est que tu as raison, par contre si je le fais, tu devras me faire un tout petit peu confiance, d’accord ? »

Il était étrange.. Il se disait tout sauf psy, soudainement... Cain aurait préféré. il aurait même été un assassin, il aurait peut être préféré à un psy.. Pourquoi? Parce qu'il n'aimait pas ces gens qui cherchaient à mettre des noms et des médicaments sur ce qu'il avait... Il ne les aimait pas parce qu'ils voulaient absolument contrôler tout dans sa vie,de son réveil à son coucher.. Et pire, ils voulaient contrôler ses pensées.

Alors Cain exprima ce qu'il avait en tête, ce qu'il ressentait en direction de Daniel. Il inclina cependant la tête sur le côté, ses yeux s'assombrissant, ayant un peu de mal à le suivre. Voleur, diseuse de bonne aventure, séducteur..; il parlait comme si c'était vrai... Et l'homme continuait avec un sourire doux et un rire nerveux..

"Si Daniel n'est pas psy, alors, qu'est ce qu'il fait là...?"

Le russe acquiesça bien vite. Oui,Anthon n'était pas méchant, il était Anthon, il était son frère et il ne pouvait se passer de lui, il ne voulait pas se passer de lui.. C'était son compagnon depuis sa naissance, il aurait du vivre, il aurait du être réel.. Mais le destin en avait décidé autrement et il était mort à la naissance... Anthon existait désormais uniquement dans sa tête, il était obligé de partager ce corps avec son frère Cain.

Il secoua la tête en négatif. Non, l'homme bariolé n'était pas un ennemi, il était quelqu'un d'étrange et qui se comportait d'une manière différente de son médecin habituel.. Qui des deux étaient dans le vrai... Son psy traitant ou le blond...? Il était perdu...
Cain continuait à jouer doucement avec les doigts présents, d'un geste un peu inconscient, cherchant un contact... Peu de personnes le touchait de cette manière et quand on lui tenait les mains, c'était surtout pour poser un garrot et lui faire une injection...

Anthon réapparut soudainement, sans prévenir. Le regard du médecin à la chemise jaunese durcit.. Il n'aimait pas Anthon, il le sentait..; Ou si il ne l'aimait pas, il s'en méfiait..En même temps, Cain devait avouer que son ainé n'était pas facile... Il était emporté et assez furieux... Il n'était pas évident de parler avec lui...
Cependant, cette fois, il ne resta pas, il se retira aussi vite qu'il était apparut... La réponse du psy l'avait satisfait pour l'instant... Et il laissa Cain répondre à sa place...

Le jeune russe redressa la tête à la demande de son interlocuteur, exprimant une curiosité dans ses émeraudes.
Pour la première fois depuis le debut de leur conversation, le schizo n'avait pas de réponse.

"Je...."

Un moyen qui pourrait lui prouver de lui faire confiance... Quoi? Comment? Il n'avait jamais été dans cette optique et ne s'était jamais poser la question...
L'adolescent déplia ses jambes engourdies et resta bien en face de l'homme blond. Il avait le regard soucieux, inquiet... Il avait le choix de décider... Voir si il pouvait laisser une chance ou non à cet homme étrange au regard doré.

Il tendit sa main en avant, réclamant de lui même la main chaude de Daniel. Un geste timide, vraiment timide et chaleureux.

"Ne trahissez pas..."

Une voix également très douce, sensible.. Réclamant chaleur. Daniel n'avait peut être pas réussit à convaincre complètement Anthon ni Cain, mais il avait réussit à attirer Maèl...

Daniel soupirant doucement, il ne pouvait pas mentir tout simplement au garçon aux cheveux couleur de jais. Il sourit délicatement, passant sa main dans ses cheveux. Il n’aimait pas ce sentiment, ce sentiment de culpabilité, car qu’on le veuille ou non des deux cotés, Daniel était psy. Il n’était pas que psy, mais c’était le métier. Et pour autant il n’était pas un blouse blanche sans cœur et sans cervelle, un être mathématique qui confondait âme et chiffre. Et qui n’hésitait pas à droguer leurs patients, Daniel était différent de tout ça car sa sœur avait été droguée, et quand elle rentrait, elle était d’autant plus dangereuse. Un oublie de médicament, et c’est lui qui se prenait les coups. Il ne lui en avait jamais voulu, c’était la faute des psy, et c’est pour ça peut-être qu’il avait fait cette voix et aussi car étant différent, il aimait les différence, il aimé étudié ce qu’il était lui-même.

« … Je suis psy et je ne suis pas … tout dépend de ce que je veux être ... »

Comment expliquer ? Il se donnait l’impression du caméléon soudain qu’il voyait à la télévision, il pouvait être n’importe quoi à la différence que lui, il ne savait pas être lui-même. Daniel n’existait que par la force des autres et sans les autres il n’était rien.

« Tu sais chez les psys, je ne suis pas vraiment aimé … même si j’en suis un, car je ne suis pas comme les autres … Alors même si je porte le même nom de métier, je ne suis pas comme eux. Je suis différent. Je suis différent car je te ressemble plus à toi qu’à eux … »

Même si ce n’était pas tout à fait vrai, ce n’était pas tout à fait faux, et puis surtout, Daniel n’aimait pas les psys, et aimait les patients, alors il préférait ressembler aux patients qu’aux psys.

Maintenant Daniel regardait Caïn. Je ? … Les jambes se déplièrent et soudain le miracle eut lieu. Il n’y avait plus Cain, mais un petit chaton, un tout petit chaton qui tendait une main. Le visage de Daniel s’éclaira, ses yeux devenant bien plus doux, des yeux de miel, sa main se tendit et il toucha avec douceur celle Cain. Frôlant, effleurant, touchant ses doigts, avant de les serrer doucement avec précaution.
Daniel aimait les petits chatons, il ne savait pas encore s’il aimait les chats gris ou les chats sauvages, mais il adorait les petits chatons, les yeux des petits chatons, leurs sourires timides, leurs regards, leurs attitudes, c’était si rare, si doux, si beau un petit chaton, qu’il avait envie de prendre celui-là, et de le garder rien que pour lui.

Ne pas trahir. Comme ces mots étaient difficiles car Daniel même s’il avait aimé, une fois ou deux, avait toujours trahit, même s’il avait protégé, eut des patients, il n’était pas homme quelque soit le domaine à rester. Il avait besoin de changement, et même lorsqu’il n’en avait pas besoin, il le provoquait avant de culpabiliser et de disparaître. Mais, Daniel à cet instant, ne pensait pas qu’il pourrait trahir à si doux petit chaton, briser l’amitié qu’il commençait à peine à naître … ou lui faire le moindre mal, quel mal pourrait-il donc lui faire ? Il ne voyait pas. Et sa main se serra un peu plus alors que son visage s’illuminait au possible. Il est encore plus beau que tout à l’heure – Angel, l’aimerait – mais Angel ne peut pas le rencontrer
Daniel approcha son autre main, l’approchant doucement du garçon mais se furent pour poser les doigts sur les lèvres du chaton tendrement.

« Je suis si heureux de te voir ! Je ne vous trahirais pas … tu en as ma parole. Si tu acceptes d’avoir confiance en moi, je serais là quand tu le voudras, petit chaton. »

Ce qu’il aurait aimé s’en approcher un peu plus, le serrer dans ses bras, mais c’était impossible, car les deux autres rappliqueraient, car se ne serait pas bien, car il était là comme psy, car … tant de car qui ne l’aurait pas empêcher de le faire normalement, mais là, si les frères venait, les chatons partait, et Daniel ne voulait surtout pas qu’il parte. Surtout pas. Il voulait garder ce visage doux pour toujours. Peut-être que Maël repartirait, mais s’il repartait cette fois, Daniel ferrait tout pour séduire Cain et qu’il lui rende son chaton.

Il se disait différent et disait préféré ressembler à ses patients qu'à ses collègues. Et pour cela, pour penser ainsi, il venait d'obtenir un bon point aux yeux du schizo.. Aucuns des psys qu'il avait vu jusque là lui avaient demandé sa confiance, lui avaient dit qu'ils aimaient leurs patients...

Il devait réfléchir au moyen pour qu'il puisse prouver sa sincérité, dire qu'il était homme de parole. Et là, Cain chercha.. il ne savait quoi demander, il était déstabilisé par la situation.. Et dans cette position, Maèl fit son apparition... Maèl, lui était plein de confiance.. Il était timide mais pour lui, tout le monde méritait une chance.. Sauf peut être eux, mais ça, c'était une autre histoire...
Il tendit sa main dans la direction de l'homme et lui demanda de ne pas trahir... Voilà quel serait le défi, prouver qu'il était digne de confiance, qu'il pouvait garder pour lui ce qu'il découvrirait d'eux et faire en sorte que Cain soit moins perdu et Anthon moins agressif.. quand à lui, dans sa générosité, il se mettait en dernier, il n'était pas la priorité du traitement... Lui, il pourrait disparaître, il pensait que personne ne le regretterait...

La main offerte fut prise avec précaution, comme si elle pouvait se briser au moindre choc.. Dans un sens, c'était assez vrai, la moindre erreur du blond et le chaton prendrait la poudre d'escampette... Et ce, pour une période inconnue... Mais l'homme aux couleurs bariolées semblait comprendre qu'il ne devait pas se montrer brusque...Ses mouvements étaient lents, douc, tendre...

Les émeraudes fragiles suivirent la deuxième main qui se leva et on sentait qu'il était sur la défensive, prêt à fuir.. La main s'avançait et le jeune russe tressauta quand les doigts touchèrent ses lèvres.
Il prit une jolie teinte rouge au niveau de ses joues si pâles d'habitude et tenta un petit sourire timide, n'osant bouger, autant pour ne pas faire peur que se faire peur.... Si il arrivait à garder son calme et si il ne se sentait pas en danger, Cain et Anthon ne viendraient pas tout de suite...

Il acquiesça doucement, ses doigts toujours dans la main du psy.

"Maèl a... confiance en Daniel...."

Et il serait certainement un allié de poids contre ses deux frères. Le ton était toujours doux et donnait envie d'être protéger. A son comportement, on pouvait comprendre aussi pourquoi il était le trésor de Cain et d'Anthon. Une partie d'eux même, douce, généreuse.... Mais également sensible..Très sensible... Les marques sur les poignets, les bleus et autres plaies étaient la preuve qu'il était fragile.

De sa main libre, il attrapa un pan de la chemise colorée.

"Maèl aime bien les couleurs...."

sourit-il avec chaleur et timidité.
Et peu à peu, les prunelles se firent moins douces... Maèl partait, très vite, laissant un Cain calme.

"Il vous fait confiance..."

Se contenta-t-il de dire, un brin stupéfait.. Enfin, pas trop... Maèl était naif... Restait à espérer qu'il ne le regretterait pas....

Doucement Daniel observait le chaton, il était si beau, si doux. Comment un tel ange pouvait-il vivre au milieu de ses deux démons de frères ? Maël aimait bien les couleurs, Maël avait confiance en lui ? Daniel avait l’impression qu’il venait de rencontrer un ange, son regard restait porté sur la main qui avait touché sa chemise. Ce qu’il avait eut comme envies à ce moment-là, de le tirer, de le prendre dans ses bras, de le serrer doucement en mettant sa main dans ses cheveux, de lui murmurer qu’il ne voulait pas qu’il parte, qu’il aimait lui les chatons, qu’il aimait ce chaton.
Mais Maël disparu, laissant de nouveau Caïn. Le chat gris, … Plus de chaleur. Plus de timidité. Daniel fit une petite moue enfantine avant de reprendre son regard charmeur et son sourire séducteur, s’avançant légèrement pour fixer dans les yeux Caïn. Il voulait son petit chaton, et même si pour cela il devait avoir en même temps un chat gris et un chat sauvage. Car il aimait également le chat sauvage, et que le chat gris devait être aidé, alors c’était décidé, pour Daniel, maintenant il resterait avec eux, jusqu’à ce qu’eux décident de partir.

Doucement, Daniel fit glisser ses doigts, déplaçant légèrement sa main pour descendre sur le cou de Caïn, traçant lentement avec un temps langoureux les traits de son visage comme pour se les enregistrer entièrement.

« … Je ne ferais pas de mal à Maël, Caïn … Ni à toi. Ni à Anthon. Mais il va falloir m’aider. J’aime Maël, le chaton, car il est doux, car il est gentil et vrai. Mais toi et Anthon ne sembler pas m’aimer ni vouloir de moi … Que dois-je faire pour que vous ailliez un peu confiance en moi à votre tour ? … Sans que ça puisse faire du mal au chaton, car personne n’a le droit de faire du mal à Maël ! »

Et cette fois Daniel ne rigolait pas le moins du monde, il était hors de question qu’on fasse disparaître son chaton, car maintenant c’était le sien, comme les chemises qu’il volait, comme Caïn était un peu à lui aussi. Seul le chat sauvage était sauvage, et Daniel ne savait pas comment il faudrait s’y prendre pour se faire accepter sans le rendre domestique car l’autre ne voudrait pas.
Une chose était certaine les yeux d’or brillaient légèrement mais le miel était partit, seul le chaton avait le droit de le voir car le chaton était doux, car le chaton était unique, et que Daniel aimait le chaton. … Daniel enleva sa main, enlevant le chapeau qu’il portait sur la tête pour le poser à coté de lui, ses cheveux vénitiens se libérant d’eux-mêmes. C’était la première fois, qu’il rencontrait un vrai chaton, finalement …
Il secoua légèrement la tête, ces beaux cheveux dansant autour de lui alors que son nez bougeait un instant, il réfléchissait, laissant le silence s’installer. Pourquoi le petit chaton était si doux et que Caïn et Anthon si dur, … Il aurait aimé parlé à Caïn ou Anthon, savoir, apprendre, apprendre à les aimer eux aussi. Car il avait adoré dés le début le chaton mais qu’il voulait maintenant apprendre à aimer également les deux autres pour que chacun des trois est confiance en lui … Et pour ça, il ne fallait pas qu’il devienne leur psy … Non.

« … j’irais parler à ton psy à propos des doses qu’on te donne, elles sont bien trop grandes ! S’il faut je resterais avec toi la nuit pour surveiller que Maël ne fasse pas de bêtise ou que Anthon ne soit pas trop sauvage … Seulement, je ne serais pas ton psy, ainsi je ne serais pas un psy pour toi, tu es d’accord, Caïn ? »

Lentement, le chaton était parti… Il s’était exprimé sans que ses frères ne disent quoique ce soit et sans avoir cette impression qu’il faisait quelque chose de mal. Tout ce qu’il avait vu de Daniel l’avait rassuré… Si ce dernier avait répondu par la violence avec Anthon, il aurait perdu grâce à ses yeux.. Mais non, au contraire, non seulement il n’avait pas répliqué mais les avez également protéger des hommes en blouse blanche. Et pour Maèl, c’était suffisant pour accorder la confiance. Maèl était naïf mais il était également très généreux… Cependant, Maèl n’apparaissait pas longtemps, beaucoup trop timide en public pour parler.. Mais quand il le faisait, il calmait aussi en même temps ses deux aînés. Il était leur douceur, leur trésor…

Cain était revenu, incrédule de la conversation de son précieux. Il n’y avait plus qu’à espérer que l’homme de couleur ne lui ferait pas de mal… Car si Cain n’était pas un violent dans l’âme, il était parfaitement capable de le devenir si l’on faisait du mal aux siens…
Les émeraudes fixèrent le blond qui s’approchait de lui et qui avait un sourire attirant. Elles suivirent le mouvement de la main qui venait à son visage et qui traçait son visage, comme un aveugle le ferait pour savoir à qui il avait affaire..
Le russe écouta attentivement, toujours son regard rivé sur le doré de son interlocuteur. Il avait l’air sincère et donnait cette impression qu’il aimait réellement Maèl.. Un homme qui aime Maèl n’est pas foncièrement mauvais, songea-t-il, tentant de convaincre également Anthon, jamais très loin. Oui, mais un homme peut dire beaucoup de chose pour abaisser la garde de son adversaire et alors, le coup qu’il reçoit en est que plus terrible lui répondit son aîné, toujours sur la défensive. C’était beaucoup trop tôt pour accorder le moindre crédit à l’homme bariolé de couleurs. Il ne le connaissait pas pour qu’il décide de lui permettre d’entrer dans sa tête.

Le jeune schizo ramena de nouveau ses genoux contre sa poitrine, reprenant sa position de fœtus de tantôt.

« Le risque n’est peut être pas de faire de mal à Anthon ou Cain.. Mais celui que eux ne soient pas cléments… »

Encore une fois, il tentait de dissuader l’homme au chapeau de ne pas insister.. Pourtant, Cain abaisser doucement sa garde lui aussi, au grand dam de son aîné… Bon, heureusement, il ne faisait qu’abaisser, mais restait tout de même assez méfiant.
L’interlocuteur retira son chapeau et dévoila ses magnifiques cheveux blonds. Cain l’observait sans mot dire, analysant au mieux la situation dans laquelle ils se trouvaient. Quelque chose lui soufflait de faire confiance et un autre que non….Maèl et Anthon….

Il cacha son visage entre ses genoux avec un gémissement de petite bête perdue. Jamais jusqu’à maintenant il n’avait eu à discuter avec quelqu’un qui reconnaissait complètement la présence de ses deux frères… Et accorder une confiance à ce genre de personnes pouvait être dangereux pour eux.. Mais également bénéfique….

Quand il releva les émeraudes, il fut surprit d’entendre la proposition. Baisser ses médicaments… ? C’était risqué. Cain en était parfaitement conscient… Combien de fois il s’était retrouvé à l’hospital entre la vie et la mort parce qu’Anthon avait fait des siennes ou Maèl avait peur de vivre… ? Ne lui donnait-on pas ces doses pour justement que cela ne se produise plus ? Même si le détriment était une perte de réflexion sur son cerveau… ?

« Daniel veut diminuer les doses de Cain.. ? »

Sourire innocent.

« Peut être, oui… C’est une idée.. La vie est plus courte sans les médicaments… C’est ce que le docteur dit.. Il dit que si je prends pas les cachets, nous sombrerons dans l’obscurité.. Cain est d’accord, pas de psy, pas de médicaments… Seulement Daniel… »

Il avait trouvé la condition. Il était content. Mais Cain ne se rendait pas compte de certaines obligations dans sa vie de schizo. Il avait besoin d’un suivi, il avait besoin d’être aidé…
Il continua cependant dans cette voie, avec un sourire entendu.

« Mais Anthon veille… Il n’accorde la confiance que si Daniel prouve sa bonne foi…. Personne ne l’a fait jusqu’ici. .. Peut être que ce sera vous mais peut être que l’homme bariolé se noiera dans les pensées de Cain et d’Anthon… Un risque à prendre… »

Il ne parlait plus de l’homme comme un psy, reprenant l’attitude de départ… A ses yeux, si il n’était pas psy, il redevenait un homme aux chemises étranges, pensionnaire de l’institut.

« Quel âge a Daniel.. ? »

Daniel avait encore à l’esprit l’ancienne présence du chaton, mais maintenant il avait l’impression ou il savait que tout ce qu’il dirait pourrait être entendu par les deux autres. C’était souvent le problème en cas de schizophrénie, de voir si c’était des doublements de la personnalité ou une multi personnalité, car la différence était grande. Dans le cas des doublements, les personnalités étaient ensembles s’alternant facilement pour affronter, réagir, ou parler à la personne face à elle. Dans le cas de la multi personnalité avec cassure en plus, il était souvent très rare que les personnalités soient toute là. Certaine oui, voyait ou entendait ce qui se passait, alors que d’autre n’avait pas assez aux donnez de la mémoire. C’était le cas de Daniel, sauf que le Daniel n’était pas une personnalité, c’est celle qu’avaient créé tous les autres ensembles pour ne plus apparaître et ne plus faire de mal à Angel. En soi, Daniel n’était qu’un petit pantin, et c’était une raison pour lequel il avait besoin de porter les affaires des autres, de dormir dans d’autres lits que les siens, car il n’avait pas d’identité propre. Dans son cas la schizophrénie relevait de l’enferment pure et simple car impossible à soigner, elle vivait depuis trop longtemps en lui, mais les autres avaient décidé d’eux-mêmes de rester cacher et de n’apparaître que lorsqu’il n’y avait personne.

Daniel savait déjà tout ça de lui-même. Pas tout complètement, mais n’aillant aucun souvenir de son arrivé au Japon et de plein d’autre chose, il avait au début cherché pour tomber sur le carnet de ses autres, mais ils avaient tous un age, un prénom, une fonction, des amis, des ennemis, ... C’était des êtres en part entière qui on aurait pu dire avait une vie qu’ils avaient abandonné pour le bonheur, ou ce qu’ils croyaient être le bonheur de Daniel.
En ça Daniel manquait de vie et de chaleur, depuis l’enfance d’ailleurs, il avait plus d’une raison d’aimer le petit chaton, d’aimer ceux qui avait de la douceur et de l’amour.

Alors quand Caïn lui dit que le risque n’était peut-être pas de faire du mal à lui ou Anthon, Daniel pencha légèrement la tête. A qui ? Au chaton ? Il en était hors de question ! A lui ? Un sourire moqueur lui vint aux lèvres, on ne pouvait pas lui faire du mal, le mal c’était une valeur abstraite, celle qui consistait à souffrir, mais Daniel aimait souffrir puisque la souffrance rendait vivant. C’est en ça qu’il aimait les deux, Anthon et le chaton, car les deux lui donnait l’impression d’être vivant, là où Caïn refusait son existence.

De nouveau, les genoux remontèrent sur la poitrine. Et Daniel sourit doucement, rassurant, Caïn était celui qui semblait le plus perdu, sûrement celui qui était le premier là.

« Anthon et Caïn ne ferait pas de mal à Maël ? Tant qu’ils ne feront pas de mal à Maël, ils ne feront aucun mal à personne … Car moi je suis d’accord pour avoir mal si cela prouve que je suis l’ami de vous trois, d’ailleurs je sais très bien me défendre s’il faut »

Et de nouveau, il essayait de convaincre de sa sincérité. C’était dangereux en effet d’accorder sa confiance à un patient, encore quelque chose que des aînés de la profession avait voulu lui apprendre, on ne doit être rien pour le patient … Mais il n’était pas d’accord, la chaleur, l’amitié, tout ses sentiments qui nous habille comme des couleurs doivent être perçu par l’autre, sinon pourquoi il nous ferrait confiance ? Si nous ne leurs faisons pas confiance. Mais les psys d’une quarantaine d’année on vu tellement de douleur, qu’il ne croient plus aux couleurs, ni aux changements, ils finissent vite par confondre leurs métiers avec un va et viens de fou et de médicament à donner.

Le visage de Caïn se cacha dans les genoux, mais Daniel continuait de parler, malgré la détresse peut-être qui était dans l’autre. Il savait que c’était maintenant ou jamais, car il ne pourrait plus revoir le garçon s’il partait aussi rapidement, car s’ils ne s’arrangeaient pas maintenant Anthon le rendrait de nouveau illusion.

De nouveau, Il vit ses émeraudes. Et Daniel sourit doucement. Les yeux verts étaient si beaux. Il reposa sa question, et Daniel bougea légèrement le nez. Le problème des médicaments c’était qu’il était constitué à 50% de produits aillant pour effet de les drogués et donc de provoquer une accoutumance, tout comme de vrais drogues. Alors le patient devenait accros voir violent s’il était traité depuis longtemps et à forte dose, s’il n’en avait pas. Mais plus le temps passait, plus les doses données ne faisaient pas d’effet, alors il fallait les augmenter et rajouter d’autres drogues. Il en arrivait parfois, que le nombre de médicaments donnés soit presque plus grand que ceux qu’arrivait à consommer le patient en nourriture. Daniel n’était pas de l’avis qu’il fallait soigner par les médicaments, les médicaments devait aidé à un travail, par exemple pour l’écoute, ou pour faire dormir, mais pas à vie, simplement pour des périodes critiques.

« Oui … Daniel veut diminué les doses, Caïn … Mais pas pour que la vie soit plus courte, justement ! Pour qu’elle soit plus longue, plus belle, avec beaucoup de couleur que le chaton aime. … »

Mais la condition était difficile, la présence requise était de 24 sur 24, il faudrait qu’à chaque crise de Caïn se soit lui qui vienne et qu’il le dise à chaque garde, et aussi qu’il en parle avec leur psy qui allait sûrement crier à l’assassin.
Il y eut un silence, de réflexion.

« Tu ne sombreras pas dans l’obscurités sans lumières, les médicaments qu’on te donne ne peuvent pas être bien sur du long terme, c’est eux qui te feront du mal. …. Caïn écoutes-moi, je ne sais pas à combien sont tes doses de médicaments, si elles sont petites ce qui est sûrement le cas, les enlever sera douloureux mais pas tant que ça, et je serais à coté de toi pour t’aider. Par contre, si c’est des fortes doses de médicaments, du risque d’avoir des crises de manques, ton corps va vouloir du médicaments, et tu en voudra aussi, seulement si je vais voir ton psy et que je t’enlève les médicaments, je ne pourrais plus te les rendre et il faudra être fort, je serais là à chaque fois, le soir, la journée, pour être sur que tu ailles bien, mais cela pourra être très douloureux au départ … Tu comprends ? »

Au fond de lui, Daniel avait un autre problème, car il devrait veillé Caïn, tout en continuant de travailler, et en même temps la journée Caïn aurait besoin de lui peut-être également, hors il faudrait qu’il sache faire un planning correct dans tout ça. Bah ! Il serait très bien s’en occupé, il avait confiance entièrement en lui, et de toute façon il ne voulait pas perdre la plume de confiance naissante.

« … »

La question de l’âge l’arrêta. Quel age avait-il ? 26 … non ! 32 … 5 ? … 25 ?

« J’ai … … je croie que j’ai 25 ans … …»

Daniel sourit légèrement mal à l’aise soudainement, décidant de rapidement changer de sujet.

« Mais ce n’est pas vraiment la peine de parler de moi, je n’ai pas beaucoup d’interet, … veux-tu alors essayer d'avoir confiance avec moi ? »

Cain était là le premier, c’était son corps qu’il partageait avec ses frères et c’était en cela qu’il pouvait être le plus fragile des trois.. Maèl était sa sensibilité et Anthon sa colère.. Ils étaient apparut chacun à leur tour dans un stade de sa vie importante et il n’était encore qu’adolescent.. Le risque était qu’il pouvait encore développer d’autres personnalités pour le protéger de l’extérieur… Mais si Cain était le plus perdu, le plus méfiant, jamais il ne l’admettrait. Il était à ses yeux, normal, sans réel problème, simplement celui qui était entre les deux, sans réel caractère et réelle opinion…

Pourtant, il ne pouvait nier qu’il était toucher par les paroles de l’homme blond. Il lui demandait encore une fois sa confiance.. Pourtant, il ne se rendait pas compte qu’il risquait gros à rester près d’eux. Cain était dangereux, c’était ce que disait ses médecins, ses psy, sa famille… Alors, cela devait être vrai.. Non… ?

« Daniel veut absolument être l’ami des trois frères.. Pourquoi ? Parce que Daniel veut Maèl… Ou parce que Daniel est intéressé réellement par nous… ? »

Il pouvait parfaitement comprendre que Maèl attire. C’était le plus gentil des trois, le plus facile à vivre, le plus généreux.. Peut être qu’ils devraient laisser Maèl plus souvent et disparaître derrière lui… ? Non ! Maèl avait besoin d’être protéger car un trésor avait besoin de garde du corps.. Et les siens, c’était eux…

La proposition tomba… Diminuer les doses et changer peut être de thérapie… Cain n’était pas contre, il accepta même selon ce que dirait Daniel… Et ce dernier lui expliqua les modalités de cette proposition.. Il allait avoir mal, souffrir si il ne prenait plus ses médicaments… Mais alors, à quoi servaient les traitements chimiques si c’était pour avoir mal après.
Anthon le rassura. Ils étaient beaucoup plus forts que ça, il tiendrait le coup, ne serait ce que par esprit de contradiction.
« Chaque soir.. Chaque jour… Daniel sera là.. Même si Maèl ne sera pas là.. ?! »

Pourquoi l’homme coloré s’inquiétait autant d’eux. Il aurait du normalement fuir.. C’était comme cela se passait à chaque fois que des personnes extérieures au russe discutaient avec lui… Ils se rendaient bien vite compte qu’il était difficile d’avoir une conversation normale avec lui et alors, soit ils le traitaient de fou, soit ils le fuyaient par peur de l’inconnu, soit ils jouaient au médecin sans aucun diplôme….Mais aucun ne réagissait comme le blond et son sourire étrange…

Sautant de sujet, passant sans préavis d’une idée à une autre, comme il le faisait si souvent, aussi rapide qu’il changeait de caractère, il demanda l’âge de l’homme de couleur. Et celui-ci sembla hésiter, chercher une réponse… Pourquoi ? Tout le monde savait l’âge qu’il avait non ? Il avait l’air gêné.. ; Première fois qu’il voyait un comportement différent…Le sourire avait changé, il était moins assuré, moins séducteur…

Les sourcils froncés, le jeune homme se redressa un peu et posa ses fins doigts sur la lèvre de son interlocuteur qui avait décidé qu’il ne serait pas son psy. IL caressa doucement la fine peau qui recouvrait les lèvres, intrigué, cherchant le sourire dont il avait l’habitude de voir…

« Le sourire de Daniel… Ce n’est plus le même… »

Chuchotait-il, comme pour lui-même, de peur qu’il ne le brise à cette constatation…
Cain continuait à garder un visage soucieux… Pourquoi pas d’intérêt…. ? Mais l’esprit perdit de sa concentration et revint sur les yeux dorés, les doigts retombant pour revenir le long de son corps.

« Faire confiance… ? »

Il se mordilla la lèvre, inquiet de sa réponse. Qu’est ce que cela impliquait… ? Mettre sa vie et ses frères entre les mains de cet homme qui disait être psy sans en être un, qui disait vouloir l’aider mais qui ne voulait pas être son thérapeute, qui voulait être près de lui et qui voulait revoir Maèl…
Pourtant, malgré toutes ses hésitations, il esquissa un petit sourire timide qui aurait put être confondu avec celui de Maèl… Mais cette fois, c’était bien Cain qui s’exprimait… l’adolescent qu’il était..

« .. Un peu.. »

Oui, il ferait un peu confiance.. Ce qui était déjà un grand pas en avant… Au départ, il ne voulait même pas y songer… Mais maintenant, il acceptait et Anthon ne disait encore rien… Il était curieux de voir ce qu’allait faire l’homme aux chemises étonnantes pour eux…Si il leur faisait le moindre mal, il le lui ferait payer, il l’attendait au tournant….

Le schizo déplia ses jambes et se plaça sur les genoux, talons contre fesses et observa l’invité imposé qui ne l’était plus vraiment.

« Est-ce que Daniel veut savoir quel âge à Cain ? »