Pour bien commencer les choses

Un jeune homme de haute taille attendait devant le bureau du directeur. Sans doute un nouvel arrivant, devaient songer les membres du personnel qui circulaient dans le couleur.
Seule différence marquable, il était encadré de deux policiers. Les pensionnaires étaient d’ordinnaire amené par leur famille, qui venait s’assurer personellement qu’on traiterait au mieux leur fils et tout le tintouin parental. Mais Sydney, non. Pas de famille. Pas d’amis. Des policiers. Le jeune homme portait d’ailleurs autour de ses poignets une paire de menotte, et il semblait plus être un détenu qu’un simple pensionnaire. Qu’avait-il donc pu faire pour mériter cela…

L’un des deux flics, un homme petit, trapus, chauve, ôta sa casquette, avant de toquer à la porte du bureau, toquant sans attendre une quelconque réponse. Le second, un peu plus grand que son collègue, poussa Sydney à l’intérieur du bureau, avant de refermer soigneusement la porte derrière lui, comme s’il redoutait une fuite de la part du jeune homme.
L’attrapant chacun par un bras, ils le trainnèrent jusqu’au bureau comme s’il était incapable de marcher.
Ils le forcèrent à s’asseoir, avant de prendre place à leur tour de chaque côté de lui.
Le petit trapus tendit alors une main à l’homme se trouvant derrière le bureau, qu’il supposait être le directeur, avant de lui annoncer, d’une voix monotone.

« Bonjour monsieur, nous venons vous apporter le fou »

Sydney de son côté s’était tranquillement mis à son aise sur le fauteuil, calant son dos contre le dossier, s’affalant quelque peu. Avec la paperasse et tout le reste, il sentait l’entretien se prolonger. Il ne prit aucunement attention à l’appelation « le fou ». Ce genre de mot, sorti de la bouche d’un homme aussi insignifiant, n’avait aucune valeur à ses yeux. Ses yeux d’un gris sombre sondèrent la pièce, avant de se reposer sur le supposé directeur, attendant avec impatience sa réponse. De son comportement, il déduirait s’il vallait quelque chose ou non, et s’il lui porterait donc du respect, ou non.
Son regard se fit plus insistant, tant et si bien qu’il en devenait mal aise de se faire ainsi fixer. Mais ça, vous vous en doutez, Syd s’en fichait assez.

Le petit trappus, ignorant parfaitement le jeune homme qui s’écrasait de plus en plus sur le siège, tendant à glisser sur le sol, poursuivit d’un ton grave et nerveux, comme s’il était pressé d’en finir.

« Je suppose qu’on vous a fait parvenir le dossier ? »

Il espérait sincèrement que le comissariat s’en soit chargé, car il était hors de question qu’il perde son temps à remplir de la paperasse pour ce môme. Il n’avait rien avoir avec sa famille, et se fichait pas mal de son sort. Il voulait juste qu’on déclare sa tâche accomplie pour pouvoir prendre sa pause et aller s’enfiler un ou deux whisky dans le premier bar pourri qui croiserait son chemin…

[Flemme de me creuser pour faire plus ^.^]

De la paperasse, encore de la paperasse, toujours de la paperasse... A croire qu'il allait finir par mourir noyé sous les déclarations d'impots, les factures d'éléctricité et autres dossiers d'inscription trainant à peu pres dans tous les coins du bureau de Dyan.

Edward était venu y faire un petit peu de ménage et trier tous ces papiers, sachant avec quels bons soins le directeur s'en occupait. Sortant une pochette violette, pour rester dans les teintes du batiment, il se mit à classer tous les papiers de l'éléctricité, sachant pertinemment qu'il en aurait pour des heures pour tout mettre en ordre sur ce bureau dont on ne voyait même plus le bois.

Affairé à lire un dossier, il remarqua à peine que l'on toqua à la porte

« Mui? »

Fit Edward à demi-voix. Il s'attendait à voir arriver une tornade du nom de Dyan, mais fut surpris, en levant la tête, de voir deux policiers trainer un jeune homme par les bras. Après avoir fait s'asseoir l'individu qu'Ed soupçonnait être leur premier pensionnaire, le plus petit et plus repoussant des deux lui tendit la main, qu'Ed hésita un moment à attrapper, gêné par les manières brutales de ces deux là. Mais il se décida tout de même à tendre sa main, doucement, pour attraper celle du petit trappu et la serrer, avant de s'asseoir.

« Le fou? »

Répéta Edward, comme s'il avait mal entendu, avant même de saluer ces deux policiers. Ces manières ne plaisaient pas réellement au psychologue, qui savait pertinemment que ce genre d'appelations étaient justement à éviter avec des personnes dites dérangées psychologiquement. Il sourit au jeune hommem puis lui fit un clin d'oeil, avant de faire un signe de la main aux deux policiers, leur montrant les deux sièges restant posés devant leurs bureaux

« Bonjour, asseyez vous, je vous prie »

leur répondit-il, sans quitter son sourire. Son regard se reportait sur le jeune homme qui s'affalait de plus en plus, tandis qu'il cherchait déséspéremment à se souvenir d'un quelconque dossier pouvant lui correspondre. Il devait être sur le bureau, oui, sans aucun doute, mais ce bureau était... comment dire... encombré. Il quitta Sydney du regard pour porter un petit air affolé sur le tas de paperasse occupant le bureau, ésperant repérer rapidement un dossier, mais ne vit rien qui pourrait y correspondre. Heureusement pour Edward, il n'était pas en ce moment en train de voir le regard insistant qui se posait sur lui. Bien trop occupé à sonder le tas de documents, il ne releva sa tête que lorsque le policier reprit la parole, quelques instants plus tard.
C'est d'ailleurs à ce moment là qu'il apperçut le regard glacial du jeune homme, non sans quelques frissons dans le bas du dos. Il resta quelques secondes comme hypnotisé par ces yeux gris, mais secoua finalement doucement la tête, pour venir reposer son regard sur le petit trappu qui venait de lui adresser la parole. Edward lui lança un nouveau sourire, avant de venir passer sa main dans ses longs cheveux

« Euh... oui bien sur, j'ai le dossier.. il est... euh là »

dit le jeune homme, tout en montrant le bureau encombré de la main, non sans une pointe d'humour. Désirant pouvoir adresser la parole au jeune homme qui lui était ammené, Edward se releva finalement, avant de tendre à nouveau sa main au petit trappu

« Je vais finir les papiers, merci beaucoup à vous, au revoir »

leur dit-il, ésperant ainsi se débarasser de ces deux parasites encombrants qui polluaient son joli bureau.

Le petit trappus ne semblait pas plus se formaliser de l’air peu réceptif d’Edward face à cette main tendue. Ben quoi, lui non plus ça ne l’enchantait pas de serrer la main d’un imbécile qui n’avait que ça à faire de sa vie que d’accueillir une bande de tarée qui serait bien mieux dans de petites pièces closes avec une jolie camisole en guise de chemise de nuit. Mais bon, un minimum de politesse s’imposait.
Aussi, lorsque le supposé directeur répéta l’appellation d’un air peu appréciateur, il se contenta d’hausser un sourcil, un air méprisant à souhait sur le visage.

« Ben oui, le fou. Lui quoi ! »

reprit-il d’un ton irrité en montrant grossièrement du doigt le jeune homme affalé sur le fauteuil. Le regard glacial de Sydney glissa doucement d’Edward au policier, lui adressant son plus beau regard assassin. Nulle doute que s’il avait eut des mitraillettes en guise d’yeux, le policier se serait trouvé transpercé de nombreuses balles meurtrières. Mais aucun mot ne vint franchir ses lèvres si mesquinement pincées, se contentant de son regard en guise de message.
Ne voyant en ce petit trappus que peu d’intérêt, son regard glissa rapidement à nouveau sur cet inconnu derrière le bureau qui semblait desesperement chercher un dossier dans ce fatras.

Lorsque la proposition de s’asseoir arriva aux oreilles du trappus, il n’était aps difficile de deviner que celui-ci avait déjà déposé son gros postérieur sur l’un des fauteuils. Pendant ce temps, Sydney observait toujours fixement Edward, ne cillant ni ne reagissant à ce clin d’œil.
Qu’est-ce qu’il cherchait à faire, à gagner sa confiance ? A se montrer sympathique ? Peut être avait-il….pitié de lui ? Oh mais sydney n’en avait rien à faire de sa pitié. Rien du tout.
Il fronça imperceptiblement les sourcils, daignant enfin se redresser dans son siège, signe montrant qu’il commençait à porter un certain intérêt à cet homme. D’ailleurs, ce dernier avait l’air plutôt…comestible. Cette simple idée vint apposer un sourire amusé sur les lèvres du jeune homme.

Pendant qu’Edward s’adonnait à la recherche intensive de dossier, le premier policier commençait à s’assoupir sur son siège. Le trappus le regardait d’un air à la fois agacé et moqueur, et Syd le dévisageait de la façon la plus malpolie possible.

« Eh bien, si votre maison de fou est aussi bien tenue que votre bureau, ça va pas être triste pour l’autre taré »

commenta le trappus avec un petit ricannement. Une nouvelle fois, Syd décida de ne pas réagir. C’était ça ou le mettre en brochette et le faire cuire. Malheureusement, ce morceau là ne devait pas avoir très bon gout…

« Enfin moi j’dis ça..j’m’en fou, j’viens jsute nous debarrasser de ce numéro là »

ajouta-t-il avec un petit haussement d’épaule. Décidémment, il devait se rendre de plus en plus sympathique aux yeux d’Edward celui-là.
Mais lorsque le jeune homme lui demanda clairement de dégager, ce jetage masqué par une certaine politesse, il fronça les sourcils, vexé de se voir ainsi traité. Néanmoins, l’envie de lever le camp se faisant la plus forte, il se contenta de grommeler une insulte, avant de ses lever, tappant dans le dos de son collègue pour le réveiller.

« On s’tire »

Fut la dernière phrase qui fut prononcée. On pouvait prendre cela comme une sorte d’au revoir venant de leur part. Sydney ne daigna même pas se tourner pour les regarder partir, les yeux fixement posés sur Edward. C’est le bruit de la porte se refermant qui lui indiqua que ses deux bourreaux avaient définitivement disparu.
Enfin, pour la première fois, ses lèvres se descellèrent, et un micro sourire apparut.

« Vous n’aimez pas beaucoup les policiers vous, non ? »

Cette phrase sonnait plus comme une affirmation qu’une interrogation pour tout dire.
Se redressant complètement, Sydney vint poser son coude sur le bord du bureau sans aucune joue, appuyant sa joue sur la paume de sa main, plongeant son regard dans celui de son vis-à-vis.
Il tendit sa main libre, et attrapa une feuille volante qui trainassait. Il la ramena près de lui, la mettant hors de portée d’Edward, et ce, sans aucune gêne, comme s’il était normal de se servir ainsi.

« Vous êtes pas du genre ordonné vous… »

Il leva à nouveau ses yeux vers lui, avant d’ajouter.

« Je suppose que je ne peux pas sortir d’ici tant que vous n’aurez pas quelques infos sur moi. Malheureusement, je n’aime pas perdre mon temps. Alors autant que je vous restitue moi-même ces quelques infos, que je puisse sortir d’ici ? »

Et sans même lui demander son avis, il ajouta, un grand sourire aux lèvres.

« Sydney Wigdillian, 18 ans, originaire de Finlande, orphelin de naissance, refoulé de par ses parents adoptifs. Arrêté pour violation de domicile et tentative d’homicide. J’ai par le passé tué beaucoup de gens, et j’ai bouffé mon meilleur ami. »

Le tout dit d’un air implacable, d’un ton calme, posé, et naturel, comme s’il s’agissait là d’une quelconque bannalité. Sa tirade se ponctua d’un petit air de défit, mêlé à une lueur d’amusement dans ce regard métallique.

« Je pense que ça vous suffira, non ? »

Lorsque la phrase du petit trappu ignoble parvint aux oreilles de notre petit Edounet, celui-ci ne put s'empecher de froncer les sourcils, montrant ainsi son mécontentement

« N'utilisez pas ce mot n'importe comment s'il vous plait »

lui dit-il froidement, avant de lui lancer un sourire se voulant hypocrite à souhaits. Par cette simple phrase, le policier ne s'était déjà pas attiré la sympathie du jeune psychologue, qui détestait plus que tout que l'on nomme ses patients ou autres de 'fous'. Edward regarda attentivement le jeune homme qui lui avait été amené, d'une carrure fine, ce dernier était muni de menottes, sans qu'Ed ne comprenne réellement pourquoi. Etait-il si dangereux que ça?

Plongé dans ses recherches, Edward releva la tête lorsque le flic à l'air excessivement sympathique lui adressa une phrase collant parfaitement avec son tempéramment.

« Il y a des raisons pour que ce bureau ne soit pas bien tenu monsieur »

Répondit Edward, sur un ton légèrement froid. Il n'appréciait pas réellement que l'on fasse des remarques sur ce désordre, lui qui était d'habitude énervé.

« Mais rassurez vous, ce jeune homme sera hébergé dans les meilleures conditions »

leur dit finalement Edward, doutant cependant que ces flics en aient quelque chose à faire. Ils aimaient lancer des remarques aussi cinglantes que stupides, mais pour ce qui était du sentimental, il doutait légerement que les flics n'éprouvent quelque gentillesse à l'égard du jeune homme qu'ils venaient de traiter de fou.

« Se débarasser?? »

Répéta Edward, sur un air étonné, et légerement énervé. Mais de quel droit cet espèce d'imbécile parlait-il de ce jeune homme? Avait-il seulement idée de la blessure que ce genre de phrases pouvaient provoquer chez le jeune pensionnaire?

« Je pense qu'il sera bien mieux ici »

Edward leur tira un graand sourire, encore plus hypocrite que le précédent, affichant clairement toute la sympathie qu'il ressentait à l'égard de ces deux policiers. Décidément, il était de plus en plus impatient que ces deux là fichent le camp, pour pouvoir être tranquille avec ce petit gars, qui n'avait pas adressé un mot depuis son arrivée dans le bureau. C'est avec un grand sourire qu'Edward accueillit l'insulte du trappu, la prenant presque comme un compliment. Le psychologue les regarda partir en les suivant du regard, heureux qu'ils quittent enfin son bureau.

« Bon débarras »

Ajouta-il sur une petite voix, lorsque les deux eurent refermé la porte de la pièce. Il poussa finalement un long soupir de soulagement, avant de revenir poser son regard sur son nouveau pensionnaire, qui le fixait toujours avec la même intensitée désagréable. Le jeune psychologue ne manqua tout de même pas de remarquer le sourire microscopique qui prit possession des lèvres du jeune homme, qui virent se désserer quelques instants plus tard

« Ca fait plaisir de vous voir parler et sourire »

Lui lança Edward, avec un grand sourire. Lui était plutôt du genre bavard, alors avoir en face de lui une tombe n'éurait pas forcément été agréable

« Non, c'est le moins qu'on puisse dire... surtout que ces policiers étaient deux sombres crétins »

Pendant que Sydney continuait à le fixer, Edward rabaissa son regard, non par gêne, mais pour tenter de trouver ce satané formulaire d'inscription. Dieu que les papiers pouvaient être compliqués pour un si modeste établissement

« Trouvéé »

Dit Ed, avec un air victorieux, alors qu'il prenait une feuille. Mais son air joyeux se décomposa immédiatement lorsqu'il vit que la photo sur le document ne correspondait absolument pas au jeune homme en face de lui.

« Ratéé »

Lanca Edward sur le même ton, se moquant ouvertement de lui même. La remarque de Syd vint à point nommé, alors que le co-directeur regardait avec déséspoir le bureau, à la recherche d'une parcelle de bois encore intacte

« A vrai dire, si je suis ordonné, mais c'est Dyan, enfin le directeur »

Edward s'interrompit en plein milieu de sa phrase, songeant qu'il n'était pas forcement bon de rélever les faiblesses du directeur, et que ceci n'interesserait surement pas le jeune homme. Il fronça les sourcils quelques secondes, avant de lui sourire à nouveau alors que ce dernier lui adressait quelques paroles plutôt froides.
La description de lui même qui lui fit Sydney lui donna quelques frissons dans le dos. Non pas à cause des faits, bien qu'ils soient plutôt effrayants, mais plutôt à cause du débit monotone sur lequel ce Sydney parlait, comme s'il avait présenté la météo ou la vie de sa nouvelle vache bicolore.

« Oui, ça suffira, enfin, je vous demanderai juste de mettre votre nom et prénom ici, et de signer »

lui dit finalement Edward, avec un petit sourire. Après tout, il devait bien avoir le dossier de ce jeune homme quelque part, alors d'autres informations seraient inutiles.

Sydney baissa pour la première les yeux réalisant un détail assez ennuyeux. Les deux flics s’étaient barrés SANS lui avoir ôté les menottes. Lâchant un soupir à peine retenu, il serra les dents tandis qu’il commençait à forcer le passage de ses poignets à travers les étroits cercles de fer. Heureusement pour lui, il avait une ossature plutôt fine. Cela n’enlevait rien à la douleur de la chose. Finalement, le premier poignet passa, et il relâcha l’effort, se massant la peau rougie par la pression. Il observa d’un œil desespéré la menotte restante. Allez, c’est reparti pour un tour. Reitérant le même jeu, il parvint non sans mal à libérer son second poignet, un bref petit gémissement s’étant échappé de sa gorge sans qu’il ne puisse le retenir. C’est que ça faisait diablement mal ces conneries. Encore heureux qu’il n’avait pas des os épais.
Se massant quelques minutes la peau, il balança la paire de menotte sur le bureau, qui atterrit juste sous le nez d’Edward.

« Tenez, j’vous rend ça, vous pourrez toujours vous en servir ultérieurement »

lança-t-il d’un ton mordant. C’était assez cruel de lancer ce genre de chose à la tête de quelqu’un qui s ‘était jusqu’ici montrer agréable avec lui. Mais aux yeux de syd, ça ne changeait rien. Chacun avait sa part de mal en lui, et ça n’était pas à grâce à une pseudo gentillesse que Edward allait s’attirer sa sympathique, oh que non. Sydney était bien trop méfiant pour cela.
Ceci fait, il pouvait reporter toute son attention sur son futur eventuel sandwich.
L’un de ses sourcils s’abaissa de façon comique, tandis qu’un sourire railleur s’installait sur ses lèvres.

« Plaisir ? Ah bon ? D’habitude, dans ce genre « d’institut pour personnes à problème » on ne prône pas plutôt le « ferme ta gueule, tu s’ras mignon » ? »

demanda-t-il sans chercher à cacher son agressivité manifeste. Syd n’était pas personne à mâcher ses mots, et il savait très bien ô combien les patients étaient respectés dans les asiles… A peu près autant que dans le fichu comisariat où il avait passé plusieurs jours. Et encore, celui qu’on lui avait choisi pour domicile temporaire s’avérait être particulièrement accueillant…
Observant toujours avec amusement le sous-directeur s’emmêlait dans son fatras de paperasse, il haussa vaguement les épaules.

« Bof, pas plus crétins que les autres. Parait que le français moyen est excessivement con. Parait aussi que les gens qu’on envoie dans les asiles leur sont encore inférieurs »

Il ponctua sa phrase d’un nouveau sourire, comme si cette information était amusante. Or, elle étai tloin de l’être, car être inférieur à un bonhomme comme le trappus n’avait rien, amis alors strictement rien d’élogieux.
Décidé à se mettre un peu plus à l’aise, il déposa son deuxième coude sur le bureau, s’amusant toujours à observer l’homme en face de lui se disperser.

« Ah, vous n’êtes pas le directeur »

lâcha-t-il d’un ton toujours aussi monocorde. Vous savez genre « ah, y a un nuage dans le ciel ».

« Vous êtes quoi alors, son secrétaire ? »

Et là, retour du grand sourire amusé sur les lèvres de Sydounet. Pourquoi ? Eh bien…parce que les mythes sur les histoires entre directeur et secrétaire étaient connus de tous, et faire ce genre d’allusion sans même se douter qu’elles étaient vraies, l’amuser assez.

« Dyan ? Vous vous permettez de nommer votre supérieur par son prénom ? »

ajouta-t-il en haussant un sourcil d’un air inquisiteur.
Mais le sujet dériva rapidement sur la paperasse, sujet fort ennuyeux d’ailleurs.
Les yeux gris de Sydney s’abaissèrent vers la dite feuille d’un air blasé.
Sans plus de cérémonie, il marqua son nom, son prénom, et mis en petite croix en guise de signature.

« Voilà Monsieur »

déclara-t-il insistant bien sur le monsieur, d’un ton exagérément poli.

« Je peux disposer ? »

ajouta-t-il toujours de ce même ton officieux.

Les yeux d'Edward s'agrandirent lorsqu'il aperçut que Sydney était en train de se tordre les mains pour se retirer les menottes. Il allait proposer au jeune homme de rappeler les policiers, pour qu'ils ne le débarasse de ses menottes, mais vit non sans surprises que le nouveau pensionnaire venait d'oter l'un de ses poignets de ces menottes

« Attendez, je vais rappeler les deux crétins »

dit finalement Edward, affolé par l'air de souffrance que montrait Sydney. Mais avant qu'il ne se soit saisit du combiné pour rappeler le poste de police, un petit gémissement de douleur retentissait, tandis que le jeune homme venait de retirer le deuxième poignet, pour se masser le bras. Il regarda Sydney avec un petit air de soufrance, comme s'il ressentait la douleur du petit, avant de voir uen pair de menottes voler devant ses yeux. L'attrapant rapidement, Edward la balanca dans la corbeille en papiers située juste sous ses pieds, avant de fixer à nouveau ses yeux sur le petit pensionnaire -qui n'était pas si petit que ça au final-

« Non, je ne m'en servirais pas, mais faites attention quand vous lancez des objets »

lui dit Edward sur un ton neutre, ignorant l'air provoquant de Sydney. Il scruta le jeune homme de ses petits yeux, observant avec attention son allure pseudo provoquante, puis son soudain abaissement de sourcil

« Non, ça nest pas vraiment ça que l'on prone ici. Mais je vous assure que vous êtes bien plus joli avec un sourire »

lui dit Edward, en lui lancant un petit sourire gentil. Il mit lui aussi son coude sur le bureau, peinant pour trouver un endroit pas encore envahit par une pile de paperasse, et appuya sa tête sur cette main, se donnant un pseudo air pensif.

« Les gens que l'on envoie en asile leur sont inferieurs? Oh, de toutes manières, avec les « parait », on peut aller loin vous savez »

lui dit Edward, d'un petit air pensif. Ce genre de phrases, il y avait eu le droit plus d'une fois lorsqu'il avait décidé de prendre Dyan sous sa protection. On lui avait répété maintes fois que ça n'était qu'un attardé, mais Ed avait royalement ignoré toutes ces remarques, pour s'occuper de son petit Dyan

« Si j'écoutais toutes ces rumeurs, je ne serais pas ici »

dit-il, non sans sourire une nouvelle fois à ce petit pensionnaire, qui paraissait avoir de la tchatche finalement.

« Non, je ne suis pas le directeur »

lui dit Edward, d'une voix légerement craintive. Il savait pertinemment qu'il y avait beaucoup de gens qui sous estimaient le personnel dès qu'il ne s'agissait pas du directeur. Pourtant, dans ce pensionnat, mieux valait-il s'adresser à son Ed, co-équipier si l'on voulait mener une conversation.

« Secrétaire? Non, je suis le co-directeur »

répondit Edward, remarquant avec étonnement l'air amusé de Sydney, sans comprendre réellement de quoi il retournait. Il ignora finalement le sourire, replongeant quelques secondes son regard dans le tas de paperasses envahissant ce bureau. Mais les nouvelles paroles de Sydney le firent relever la tête immédiatement

« Bien sur, Dyan est un ami, alors pourquoi ne le ferais-je pas? »

Lui lança Edward d'une voix neutre, sans evidemment comprendre l'énorme sous entendu auquel Sydney faisait référence.. quel esprit innocent ce petit Edounet décidément. Edward regarda ensuite Sydney remplir le petit document, tout en songeant que ce dernier ne lui serait pas d'une grande utilité, pour ne pas dire qu'il lui était totalement inutile. Mais faire remplir un petit papier faisait plus serieux, plus professionnel, et c'est d'ailleurs dans cet optique qu'Edward lui avait fait signer le document.

« Merci beaucoup, oui vous pouvez disposer »

lui répondit Edward, en inclinant la tête. Il se leva pour accompagner le jeune homme vers la sortie, mais se souvint soudain qu'il avait oublié un petit détail. Le co-directeur se saisit d'une paire de clé, avec un grand porte-clés représentant un « 1 » peint en violet, avant de la tendre au jeune homme

« Oh, tenez, j'allais oublier, voilà la clé de votre chambre, c'est la numéro une »

Syd continua de fixer le jeune homme avec un sourire amusé. Etait-ce humainement possible d’être aussi innocent. Les sous-entendu étaient pourtant gros comme une maison et n’importe qui n’aurait pas pu passer à côté. N’importe qui à l’exception faite de ce bonhomme là apparemment.

« Oh, vous êtes amis ? »

répéta-t-il avec un petit rire. Visiblement, Edward ne se rendait pas vraiment compte de ce qu’impliquait sa réponse dans le contexte qu’avait introduit Sydney. Tant pis, ça lui éviterait sans doute un long discours sur le « non vous vous trompez il n’y a rien de tel entre nous » et tout le tintouin dont il se passait volontiers.
Il se contenta donc de lui adresser un bref sourire impliquant qu’il ne s’attarderait pas trop longtemps là-dessus, trop impatient de s’en aller.
Il se redressa donc finalement de son siège, lançant un dernier regard au bureau.
Il laissa Edward s’éloignait pour aller chercher un mystérieux objet, prenant pour la première fois le temps d’observer les lieux.
Et c’est finalement en voyant le porteclef accroché à la petite clef qu’il se décida à faire le commentaire qui hantait son esprit.

« Dites, c’est vous le fanatique du violet ? »

demanda-t-il d’un ton un peu moqueur. Bah oui, fallait bien dire ce qui était, aimer le violet, ok, mais à ce point, ça en devenait ridicule et grotesque. Bientôt il allait découvrir que les arbres étaient aussi peints en violet ?
Il s’apprêtait à disparaître, mais une dernière question parvint à son esprit. Avait-il des colocataires ? non parce qu’il fallait peut être prévenir que si tel était le cas, ils risquaient de finir en sandwich d’ici peu.
Abandonnant sa question, il songea qu’il pourrait toujours le déduire du nombre de lit présent. Et sans s’attarder plus, il se saisit de la clef, avant de disparaître au hasard des couloirs.