Akai n'avait pas eu de mal a comprendre que ses parents étaient fatigués de ses nombreuses crises face a ses différentes phobies. Ils avaient tout essayé, Akai s'était docilement laissé emmener a toutes les thérapies possibles visant a lui enlever ses incontrôlables peurs, et après tant d'argent dépensé sans compter, voilà maintenant qu'il ne restait plus qu'une solution : l'emmener dans un établissement spécialisé. Comme a son habitude, le blondinet n'avait pas dit non a la proposition de ses parents de l'emmener dans un établissement pour les gens... comme lui.
Mais comment ça, comme lui? Est ce que seulement parce qu'il était phobique, il était différent? Devait-il être considéré comme un fou? Et... une fois là bas qu'allait-il lui arriver? Y aurait-il d'autres spécialistes encore qui se feraient un malin plaisir a lui déclencher ses inssuportables peurs pour trouver par la suite un moyen de les lui enlever? Ou si on allait enfin le laisser tranquille?
En tout cas, il espérait que l'établissement où il allait serait muni d'un bon parratonner. On ne sait jamais avec les orages. C'est dangereux, la foudre. Le mieux aurait encore été que l'établissement soit muni d'une sorte de bouclier anti-orage mais a bien y penser, Akai doutait qu'une telle invention existât pour le moment. Il allait falloir faire avec. Et puis avec de la chance - beaucoup de chance - peut-être l'établissement serait-il situé dans un endroit où il n'y s'y déclenche pas beaucoup d'orages!
Mais il pouvait bien rêver, lui.
Il n'avait fait ses bagages que la veille, avec l'aide de sa mère qui avait tenu a s'assurer qu'il ne lui manquait rien. Akai se savait bien en âge de faire sa valise tout seul sans ne rien oublier, mais comprenant que sa mère était inquiète de le laisser partir, de ne plus l'avoir a la maison, de ne plus pouvoir s'assurer en tout temps qu'il se portait bien, elle voulait au moins s'assurer qu'il emportait tout ce qu'il fallait. Cela l'outrageait un peu, d'être encore traité comme un gamin de six ans qui part coucher chez un ami pour la première fois de sa vie, mais il avait un grand coeur et aucun mal a écraser son orgueil - qui était déjà plutôt faible - d'un bon coup de pied. Une fois les valises faites, il s'était couché. Puis le lendemain, évidemment il s'était levé, avait déjeuné - et avait encore une fois trouvé le moyen de s'ettouffer avec ses céréales - puis, on avait tout mit dans la voiture, on s'était rendu a l'aéroport, on avait attendu longuement comme tout le monde y attends toujours et finalement, contre toute attente, l'avion avait fini par décoller.
C'était son premier tour d'avion, son premier voyage dans les airs, et la première fois qu'il se rendait loin de la maison, en fait. Dans une rangée de trois bancs, il s'était retrouvé assis entre son père et sa mère, et prenait beaucoup d'espace vers le banc qu'occupait sa mère, qui était près du hublot, pour voir dehors. À le voir, on aurait dit un gamin de cinq ans. Et justement, les autres passagers de l'avion lui jetaient souvent des coups d'oeil, certains amusés, certains noirs et réprobateurs, face a ses exclamations de joie.
- Eh! m'man! T'as vue? Un nuage! Et un autre là! Et... Oh! Des oiseaux!!!
Sa mère finit par le pousser un peu pour qu'il se rasseoit correctement, lui proposant, a tout hasard, de garder son calme, d'écouter de la musique ou de lire un livre, ou encore, de faire la conversation a voix basse plutôt que de crier comme un gamin de l'école élémentaire. Et après cet évènement, le reste du voyage se fit dans le calme, Akai ayant fini par s'endormir, au grand soulagement des gens autour, qui en avaient plus qu'assez de l'entendre s'énerver comme il l'avait fait.
Ainsi, le voyage ne lui sembla pas aussi long qu'il l'avait été en réalitée. Et lorsqu'il se réveilla, il ne restait plus qu'environs une demi heure de voyage. Mais comme ses parents s'y étaient attendus, il avait immédiatement recommencé a s'énerver et c'avait duré jusqu'a ce que l'avion atterrisse enfin et il semblait aux pilotes et aux hôtesses de l'air que les gens étaient sortis de l'avion plus vite que d'habitude...
C'avait ensuite été plusieurs minutes de voiture, dans une jolie voiture que ses parents avaient loués pour leur arrivée, qu'Akai se rendit, tout énervé, à l'établissement dont lui avaient parlé ses deux parents et dont le nom lui échappait toujours.
Teiku? Teiki? Tikitsu? Ah, il ne savait plus. Et pourtant, il avait généralement beaucoup de mémoire ainsi qu'un don très présent pour l'apprentissage. Oh, peut-être étais-ce simplement l'énervement qui lui faisait oublier le nom de l'endroit où il allait. Autant qu'il avait eu peur les jours précédents de l'endroit où il allait se retrouver, autant mainteant qu'il était pressé d'y être.
Et finalement, la voiture s'arrêta et il est sans doutes inutile de mentionner qu'Akai ne mit pas de temps a détacher sa ceinture et a se jeter hors de la voiture pour courir ouvrir la valise et y sortir ses bagages! Sa mère vint l'aider, ainsi que son père. On voulut porter toutes les valises a sa place, il argumenta qu'il était parfaitement capable d'en prendre une, on refusa, il obéit. Puis, il se précipita sur les portes qui laissaient accès au hall, les ouvrit, sans même penser a attendre ses parents, qui semblaient moins pressés que lui d'entrer là dedans.
Une fois dans le hall, Akai ouvrit de grands yeux ronds. Mauve! Tout était mauve! Du plafond, passant par les murs et jusqu'au tapis!! Mauve! En tout et partout! À rendre n'importe qui cinglé. Et puis pourquoi mauve? Aussi étonné qu'il était, Akai ouvrit même la bouche, ne cachant pas qu'il était tout à fait... surpris de l'endroit. Et en arrivant derrière lui, ses parents firent de même. Le père d'Akai en lâcha même la valise qu'il portait, tant sa stupéfaction fut grande et tant le mauve de l'endroit le frappa de plein fouet. [ça fait mal, du mauve, quand ça frappe? o.O]
Akai se retourna vers sa mère et son père.
- Heu... m'man, quel genre d'endroit est ce que c'est que ça?
Le pauvre petit québecois n'y comprenait plus rien. Rien du tout.
- On dirait une maison de poupée grandeur nature!
Il se retourna pour contempler a nouveau tout le hall. Personne en vue pour le moment. Que du mauve, encore et toujours. Ainsi que quelques affiches, dont il s'approcha pour les regarder attentivement.
- Tiens, y a un plan de l'endroit! Mais personne ne viens nous accueillir? s'étonna t-il tout en regardant de chaque côté comme le font les personnages de dessin animé. M'man, t'avais pas dit que tu avait appelé pour tout arranger?
Sa mère haussa les épaules. Oui, elle avait appelé, et elle avait cru que tout était arrangé. Mais visiblement, ils semblaient se moquer des nouveaux venus, ou encore, les avoir tout à fait oublié. Mais comme elle allait demander conseil a son mari, du regard, Akai trouva une meilleure solution pour s'assurer que l'endroit n'était pas vide. Effectivement, il avait mit les mains en porte voix et s'était écrié :
- HÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉ!!!!!! Y A QUELQU'UNNNNNNNNN?
